Déclaration de l’AIFI concernant le jugement de prendre les vaccins disponibles contre le Covid-19 pour les jeuneurs pendant les jours du Ramadan, et sur les mesures de précaution prises par le gouvernement du Royaume d’Arabie Saoudite à l’égard des visiteurs des deux Saintes Mosquées pendant le mois de Ramadan

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges et le salut soient sur notre Maître Mohamed, Ultime Messager, sur les siens, sur ses compagnons, et tous ceux qui le suivent avec bienveillance jusqu’au Jour du Jugement.

Consciente de son rôle de première référence jurisprudentielle mondiale pour la Oummah islamique, de sa responsabilité intellectuelle envers les différentes questions de la Oumma, et de son devoir d’éclaircir les dispositions de la Charia sur les questions d’actualité et les problèmes de la vie contemporaine et d’autres sujets de préoccupation pour humanité entière, tout en se fondant sur le Saint Coran, la Noble Sounna du Prophète (PSSL) et le riche héritage islamique,

L’Academie international du Fiqh islamique, émanant de l’Organisation de la Coopération Islamique, s’engage à clarifier les jugements de la Charia concernant les deux sujets mentionnés dans le titre ci-dessus.

Premièrement: Le jugement chariatique concernant la prise des vaccins disponibles contre le Covid-19 pour les jeûneurs pendant les jours du Ramadan

Il est permis selon la Charia au jeûneurs de prendre les vaccins disponibles contre le Covid-19 pendant les journées du mois du Ramadan, et cela n’affecte pas son jeûne, car les injections non nutritives sous-cutanées ou intramusculaires ne sont pas considérées comme facteurs d’interruption de jeune selon un consensus légal.

l’Académie international du Fiqh islamique a précédemment publié une résolution no. 93 (1/10) lors de sa dixième session annuel à Djeddah, en Arabie saoudite en 1418 H (soit du 1997AD), concernant la rupture du jeûne dans le domaine de la thérapeutique, dont voici un extrait:

«Ne sont pas considérées comme facteurs de rupture du jeûne : les injections thérapeutiques sous-cutanées, intramusculaires ou intraveineuses, à l’exception des liquides et des injections nutritionnelles.»

Deuxièmement: Le jugement chariatique sur les mesures de précaution prises par le gouvernement du Royaume d’Arabie saoudite à l’égard des visiteurs des deux Saintes Mosquées pendant le Ramadan

L’Académie international du Fiqh islamique affirme que les mesures de précaution et les directives sanitaires prises par le gouvernement du Royaume d’Arabie saoudite, qui stipulent des exigences pour les visiteurs des deux Saintes Mosquées de la Mecque et Médine au cours de ce mois sacré, y compris la prise de vaccin contre le Covid-19, sont considérées comme légitimes. Toute personne qui se rend aux deux Saintes mosquées pour la Omra, pour la prière ou pour la visite, doit s’y conformer et ne pas la transgresser, considérant qu’elles sont des précautions nécessaires fondées sur les intérêts réfléchies et sur la préservation des objectifs essentiels de la Charia qui sont impératifs pour établir les finalités de la religion et le bien-être du monde, dont l’objectif principal est la préservation de la vie.

l’Académie international du Fiqh islamique a également publié une résolution à cet égard autorisant le dirigeant (gouvernement) à exiger aux gens à se conformer aux mesures préventifs, qui incluent aujourd’hui les vaccins si l’intérêt général l’exige, suivant la maxime convenue de la Charia, stipulant que «les décisions du dirigeant sont tributaires de l’intérêt général».

Le texte suivant est un extrait de la résolution de l’Académie (n° 67 (7/5) lors de sa septième session à Djeddah, Royaume d’Arabie Saoudite, en 1412H (1992AD), concernant les traitements médicaux :

«Le gouvernant a le droit d’exiger aux citoyens à prendre médication dans certain cas, tels que les maladies infectieuses et les vaccinations préventives.»

En conséquence, c’est une obligation de la Charia pour tous ceux qui visitent les deux Saintes Mosquées pendant ce mois de Ramadan de se conformer à ces directives et précautions visant à réaliser l’objectif de la préservation de la vie en particulier, et le reste des objectifs nécessaires en général, tels que la préservation de religion, de la progéniture, de la raison, et des biens.

Troisièmement: l’Académie international du Fiqh islamique félicite les musulmans du monde entier à l’occasion de ce mois sacré, et les appelle tous à se conformer pleinement à toutes les directives sanitaires et aux mesures de précaution émises à cet égard par leur dirigeants, gouvernements, autorités et directives sanitaires dans leurs pays et communautés lors de la pratique de leur religion, tels que la salat (prière régulière), le jeûne, la distribution de la Zakat et des charités, ou l’iftar (repas de rupture).

L’Académie appel également tous les musulmans à coopérer de manière constructive et responsable avec les autorités et les directions de la santé pour combattre la pandémie de Covid-19 et apaiser sa propagation.

Enfin, nous demandons à Allah, le Tout-Puissant Guérisseur de lever cette affliction de nous et du monde entier, et d’accélérer la disparition de cette pandémie de l’humanité et de tous pays le plus tôt possible.

Qu’Allah couvre notre maitre Mohamed de ses éloges et le salut, sur les siens, sur ses compagnons, et tous ceux qui le suivent avec bienveillance jusqu’au Jugement Dernier.

Prof. Koutoub Moustapha Sano

Secrétaire général de l’Académie internationale du Fiqh islamique

Djeddah, 01 Ramadan 1442, correspondant au 13 avril 2021

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