Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux
Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges et le salut soient
Sur notre Maître Mohamed, Ultime Messager, sur les siens et sur ses compagnons
DÉCLARATION
DE L’ACADÉMIE INTERNATIONALE DU FIQH ISLAMIQUE
SUR LA PALESTINE, LA MOSQUÉE AL-AQSA, L’IRAK ET LA SOMALIE
Le Conseil de l’Académie Internationale du Fiqh Islamique, de l’Organisation de la Conférence Islamique réuni en sa 17e session à Amman (Royaume Hachémite de Jordanie) du 28 Joumada Al-Awal au 2 Joumada Al-Thani 1427H (24-28 Juin 2006) ;
Agissant en tant que porte-parole de tous les États et peuples musulmans, et dans le cadre de l’intérêt qu’elle accorde aux affaires des Musulmans,
ADOPTE la présente déclaration au sujet de la Palestine, de la Mosquée Al-Aqsa, de l’Irak et de la Somalie ;
LA CAUSE DE LA PALESTINE ET D’AL-AQSA
L’Académie Internationale du Fiqh Islamique suit de près l’évolution de la situation tragique dans laquelle survivent aujourd’hui les habitants de la Palestine occupée, du fait du joug impitoyable et du bouclage total imposés par l’occupant, bouclage qui a été resserré encore plus comme pour punir le peuple palestinien d’avoir osé exercer son droit naturel à élire son gouvernement et son assemblée législative. L’Académie internationale du Fiqh islamique en appelle à tous les États du monde islamique et du monde entier pour leur demander de faire leur devoir moral et humanitaire qui est de mettre fin aux diverses formes d’oppression et de souffrance imposées au peuple palestinien.
Face à ces évènements graves, l’Académie lance un appel à la communauté internationale, afin qu’il soit mis fin aux crimes terroristes des autorités d’occupation marqués par le massacre quotidien d’innocents, dont des femmes, des enfants et des hommes, les tueries massives à répétition, la destruction des habitations et la déportation de leurs occupants, la confiscation des terres, le saccage des plantations et l’arrachage des arbres fruitiers. Les autorités occupantes ne se sont d’ailleurs pas arrêtées là. Elles sont allées encore plus loin dans l’infamie en entreprenant d’ériger une muraille de séparation raciste sur les décombres des maisons qu’elles ont rasées entièrement, une clôture qui a avalé quelque 25% des territoires palestiniens, faisant fi des préceptes des religions révélées, dans un mépris total des normes et traditions d’humanité, et en refusant obstinément de se plier aux normes du droit et aux conventions internationales et notamment de se conformer aux verdicts de la Cour internationale de Justice.
L’Académie attire l’attention de la communauté internationale sur le fait que ces crimes et ce bouclage n’ont point de précédent dans toute l’histoire de l’humanité, même en ses épisodes les plus sombres et les plus répressifs. Le plus regrettable est que les autorités israéliennes continuent ostensiblement à commettre leurs forfaits en invoquant le prétexte de la légitime défense tout en qualifiant la résistance à l’occupation et à la répression d’actes de terrorisme et d’agression.
Devant les déclarations belliqueuses et les plans machiavéliques des extrémistes et des dirigeants israéliens à propos de la Ville d’Al-Qods en général et la Mosquée Al-Aqsa en particulier, l’Académie internationale du Fiqh Islamique tient à réaffirmer, une fois de plus, à l’occasion de la présente session, les termes de ses déclarations et résolutions antérieures et notamment ce qui suit :
- La Ville d’Al-Qods et la Mosquée Al-Aqsa sont des Lieux Saints pour les Musulmans du monde entier, car ils sont liés à l’Ascension Nocturne du Prophète Mohamed (PSL) aux Septièmes Cieux, comme nous le dit le Noble Coran, et aussi parce que la Mosquée d’Al-Aqsa est la première Qibla des Musulmans.
- La Mosquée Al-Aqsa appartient exclusivement aux Musulmans et les Juifs n’ont rien à voir avec elle. Ils doivent prendre garde aux conséquences potentiellement graves qu’il peut y avoir à mettre ce vénérable édifice en danger. Pour les Musulmans, l’entière responsabilité de toute attaque contre la Mosquée Al-Aqsa repose sur les épaules des autorités d’occupation israéliennes et des pays qui les soutiennent. La Mosquée Al-Aqsa n’est pas négociable. Aucun compromis ne peut être fait à ce sujet et nul n’est autorisé à faire la moindre concession aux dépens de la cause d’Al-Aqsa. Cette Mosquée est bien trop noble pour être l’objet de concession.
- Il ne peut y avoir de paix et de stabilité, ni de solution équitable dans la région, sauf avec la cessation de l’occupation juive de la Ville d’Al-Qods et de sa Sainte Mosquée, et la restitution des territoires palestiniens à ses propriétaires légitimes.
- Le peuple palestinien a le droit d’établir son propre État indépendant sur la totalité de ses territoires, avec pour capitale Al-Qods Al-Charif. Les Palestiniens ont également le droit de se défendre, de combattre leur ennemi par tous les moyens licites et ont le droit pour les réfugiés parmi eux de retourner sur leur terre.
- L’Académie aimerait saluer les grands efforts déployés par le Royaume Hachémite de Jordanie pour protéger la Mosquée d’Al-Aqsa et préserver l’identité arabo-islamique de la ville sainte, et notamment le Ministère jordanien des Awqaf et des affaires et lieux sacrés islamiques, ainsi que le comité de l’administration des finances d’Al-Qods issu de l’Organisation de la Conférence Islamique. L’Académie salue également les nombreux efforts pour le soutien de la cause de la Mosquée Al-Aqsa et de la ville d’Al-Qods de la part des autres pays et organisations arabes et musulmans. L’Académie lance un appel aux gouvernements et aux peuples du monde arabo-musulman pour les inviter à assumer leurs responsabilités religieuses, patriotiques et historiques en prenant la défense de la ville occupée d’Al-Qods et de sa Vénérable Mosquée, en apportant leur appui au vaillant peuple palestinien pour renforcer sa présence dans la ville et le soutenir dans les domaines de la santé, de l’éducation et des services sociaux, et en contrecarrant toutes les tentatives de judaïsation ou d’internationalisation de la Ville sainte d’Al-Qods, les deux hypothèses étant aussi inacceptables l’une que l’autre.
IRAK
L’Irak fait aujourd’hui face à une série de crises graves qui mettent en péril son entité, son existence, son intégrité et sa souveraineté. C’est ainsi qu’en plus des atrocités de l’occupation, les attaques des groupes terroristes ont redoublé de virulence : assassinats de citoyens innocents, qui n’épargnent ni les femmes, ni les enfants, ni les vieillards, attentats à l’explosif contre les mosquées, les lieux de culte et les places de marché, semant ainsi la mort et la désolation partout où ils passent.
En plus de cette situation déjà catastrophique, le fléau du communautarisme est venu exacerber encore plus les tensions à travers les assassinats au faciès, les actes visant à terroriser la population irakienne et à faire de Bagdad, terre de paix et berceau de civilisations anciennes, de la grandeur des dynasties d’Al-Rachid et Al-Amin un vaste champ de ruines, où règnent le chaos et la destruction, où l’on décapite les gens pour un oui ou pour un nom. Chaque jour, le fleuve du Tigre charrie son lot de têtes sans corps et de corps décapités. Les attentats à l’aveuglette sont devenus un spectacle tristement banal dans tous les lieux publics où les gens se rassemblent en masse comme les mosquées, les lieux historiques, les marchés, les stations d’autobus et les édifices publics. Et ce sans parler de la situation abominable qui règne dans les prisons et centres de détention ni du pilonnage impitoyable des quartiers résidentiels.
En dépit de tous ces drames, l’Académie entrevoit une petite lueur d’espoir à travers les dernières élections qui ont abouti à la mise en place d’institutions officielles telles que le parlement, le gouvernement et la présidence.
À cet égard, l’Académie lance un appel en vue de mettre fin à l’occupation. Elle condamne tous les actes de violence et de terrorisme de même qu’elle dénonce les tentatives visant à provoquer des conflits intercommunautaires et interconfessionnels. Elle exhorte les dirigeants chiites et sunnites à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour enrayer ces affrontements sanglants dans lesquels il ne saurait y avoir ni vainqueur ni vaincu. Ce n’est ni plus ni moins qu’un désastre sans nom qui détruit tout. Désamorcer les tensions religieuses et éteindre les flammes sectaires ce sont là les conditions sine qua non au succès de toute solution politique à même d’assurer, à l’Irak, la stabilité et le progrès dont il a tant besoin.
À cette occasion, l’Académie invite tous les Irakiens à accorder plus d’intérêt à la participation politique et à la collaboration avec les institutions gouvernementales et notamment les Ministères de la Défense et de l’Intérieur, afin de consacrer le partage équilibré des pouvoirs sociaux et politiques et de garantir l’égalité entre les différentes strates de la société irakienne. Les Irakiens sont ainsi appelés à travailler main dans la main pour faire aboutir les plans du gouvernement portant sur la dissolution des milices partisanes et à favoriser la réconciliation nationale sur la base de la tolérance et de l’égalité des droits de tous. C’est à ce prix et seulement à ce prix que l’Irak pourra recouvrer sa totale souveraineté, préserver son unité nationale, ne laisser à l’occupation aucun prétexte pour perdurer, et retrouver enfin la place qui lui sied au sein de la Oummah arabo-islamique.
L’Académie lance un appel à tous les pays islamiques et amis pour qu’ils apportent un secours d’urgence aux régions irakiennes touchées et aident l’Irak à surmonter cette grave crise et à retrouver sa place et à jouer le rôle positif qui est le sien au sein de la communauté internationale. L’Académie tient également à rendre hommage aux efforts déployés par certains pays en vue de favoriser la réconciliation et mettre un terme aux souffrances du peuple irakien, et plus particulièrement les efforts du Royaume Hachémite de Jordanie visant à réunir les leaders religieux irakiens autour d’une solution globale susceptible de servir de base à un règlement politique durable.
SOMALIE
Concernant la situation qui prévaut en Somalie, l’Académie Internationale du Fiqh Islamique de l’Organisation de la Conférence Islamique appelle tous les frères somaliens, y compris le Chef de l’État, le Gouvernement, les dirigeants des tribunaux islamiques et tout le peuple somalien, à opter pour une réconciliation sérieuse et efficace, à bannir la violence et les affrontements et à placer les intérêts supérieurs du peuple somalien avant tout intérêt personnel, en saisissant cette occasion propice pour rétablir la paix et conjuguer leurs efforts en vue de rétablir la sécurité et la stabilité afin de s’atteler à la reconstruction de leur pays dévasté par la guerre.
L’Académie souscrit également aux efforts déployés par la Ligue des États Arabes en faveur de la Somalie et réaffirme l’importance du rôle joué par l’Organisation de la Conférence Islamique, sous la direction éclairée de leurs Secrétaires généraux respectifs. Le Conseil tient également à rendre hommage au Comité de suivi du dossier somalien pour ses efforts. L’Académie espère voir ces efforts se poursuivre, s’intensifier et s’étendre à tous les domaines possibles, et notamment l’octroi d’une assistance économique, politique et sécuritaire à la Somalie pour que ce pays enfin réunifié puisse retrouver la place qui lui sied au sein des organisations interarabes, panislamiques et internationales.
Le Conseil de l’Académie invite en même temps les gouvernements et les peuples de la Oummah islamique à soutenir la Somalie et à lui accorder leur assistance dans tous les domaines et plus particulièrement l’assistance d’urgence aux régions dévastées par la guerre et l’assistance humanitaire aux populations affectées par la sécheresse. « Le Musulman est le frère du Musulman. Jamais il ne lui fait du tort, ni le trahit, ni le livre à l’ennemi », et « Allah accorde Son aide à Son serviteur aussi longtemps que ce serviteur aide ses frères ».
Allah est Garant du succès
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