Le Secrétaire général de l’Académie, S.E. Prof. Koutoub Moustapha Sano, a participé à une table ronde intitulée « Le besoin aux normes internationales dans l’industrie halal » qui faisait partie de la 22e conférence annuelle des Conseils Chariatiques de l’AAOIFI, tenue à Manama, Royaume de Bahreïn, le lundi 22 Chawal 1445, correspondant au 29 avril 2024.
Son Excellence a parlé du rôle des Conseils Chariatiques dans les institutions financières lors de l’emission des norms et des standards dans le monde musulman et de la position des différents pays à leur égard, soulignant que : “Il est urgent que la Oumma, en particulier ses erudits, coopère et coordonne ses efforts jurisprudentiels concernant les questions et les développements de la vie afin d’atténuer l’état de crise intellectuelle et de dispersion des connaissances dans lequel vit le musulman moyen en raison des fatwas contradictoires et des opinions divergentes sur des questions important”.
Son Excellence a ajouté qu’il y a un besoin urgent d'”identifier les institutions d’infrastructure pour la finance islamique et l’industrie halal, soulignant qu’il existe un institut spécialisé dans l’établissement de normes et de critères pour le halal dans le monde islamique, qui est l’Institut de normalisation et de métrologie des pays islamiques (anglais: SMIIC), dont la mission est la même que celle de l’Organisation de comptabilité et d’audit pour les institutions financières (anglaise: AAOIFI). Cet institut a été créé suite à la recommandation de l’Académie internationale du Fiqh islamique lors de sa 10ème session qui s’est penchée sur la nécessité d’une institution islamique chargée d’unifier l’action islamique dans le domaine de l’industrie halal pour mener à bien cette tâche “
Son Excellence a appelé à soutenir le SMIIC pour qu’il devienne comme l’AAOIFI, qui publie des normes conclues par l’Ijtihad collectif, appelant les érudits et les institutions islamiques à se référer à ces normes qui ont été affinées, mûries et finalisées après d’énormes efforts et à rester à l’écart de l’Ijtihad individuel, parce que l’Ijtihad individuel dans les affaires publiques est sujet à la critique parce que les affaires publiques ne devraient pas être une jurisprudence sauf par les personnes spécialisées dans l’Ijtihad. Les questions publiques sont connues sous le nom de « nawazil » ou questions contemporaines, car il s’agit de questions très répandues qui touchent la vie du musulman où qu’il se trouve. Son Excellence a souligné que l’ijtihad collectif est plus sûr que l’ijtihad individuel, qui n’est pas fiable et dans lequel l’individu peut ne pas réaliser pleinement les dimensions de la question sans la coopération de plusieurs savants et experts.
Son Excellence a expliqué que lorsque l’Académie internationale du Fiqh islamique a créé le SMIIC, elle avait pour objectif d’en faire un institut qui suive les évolutions et les transformations dans le domaine de l’alimentation, des boissons et de l’habillement, tout comme l’Organisation de comptabilité et d’audit pour les institutions financières islamiques (AAOIFI) suit les évolutions dans le domaine de la finance et de la banque islamiques.
Son Excellence a également parlé de la conférence de Makkah, l’industrie halal, indiquant que cette « industrie est lucrative et la demande est énorme, mais sa nature est différente des autres institutions primaires de l’économie islamique parce qu’elle a une dimension souveraine pour de nombreux pays. Il y a des dimensions juridiques et procédurales, appelant les musulmans et les érudits à coopérer avec toutes les institutions impliquées dans la promotion de l’économie islamique en général et de l’industrie halal, de la finance et de la banque islamiques en particulier. En outre, Son Excellence a fait l’éloge de l’Arabie saoudite, qui préside actuellement le conseil d’administration et les directeurs du SMIIC, pour son engagement envers les normes et les critères émis par ce dernier et a exhorté tous les pays musulmans à adhérer à ses normes, en particulier en ce qui concerne la viande, les médicaments, les vêtements, les aliments et les boissons.
Son Excellence a appelé les moujtahids (savants capables d’effectuer l’ijtihad) qui peuvent avoir des opinions différentes sur les normes et critères publiés par le SMIIC ou l’AAOIFI à informer les conseils chariatiques des deux institutions et à leur transmettre leurs observations et commentaires au lieu d’être en désaccord avec eux par le biais des médias sociaux, ce qui crée des troubles et une image négative de l’islam et des musulmans sur une question sensible telle que le halal. Son Excellence a justifié que la réalité actuelle de l’Oumma n’appelle pas à plus de désaccord et de division, mais à plus de coopération et de communication.
À la fin de son discours, Son Excellence a exprimé son espoir que le SMIIC bénéficiera des expériences réussies et du modèle de l’AAOIFI, et a appelé tout le monde à présenter ses points de vue et ses opinions sur la façon de promouvoir ces institutions, de développer leurs capacités et leurs compétences, et de leur fournir le soutien nécessaire.
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