Le Dialogue entre les Adeptes des Écoles Juridiques Musulmanes

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges et le salut soient

Sur notre Maître Mohamed, Ultime Messager, sur les siens et sur ses compagnons

Résolution Nº 202 (8/21)

Le Dialogue entre les Adeptes des Écoles Juridiques Musulmanes

Le Conseil de l’Académie Internationale du Fiqh Islamique de l’Organisation de la Coopération Islamique, réuni en sa vingt-et-unième session à Riyad (Royaume d’Arabie Saoudite) du 15 au 19 Mouharam 1435 correspondant au 18-22 Novembre 2013.

Après avoir examiné les recherches présentées à l’AIFI sur le thème : «Le Dialogue entre les Adeptes des Écoles Juridiques Musulmanes/Écoles et Sectes Musulmanes», et après avoir écouté les discussions sur le sujet,

Décide ce qui suit

(1) Réaffirmation des résolutions antérieures de l’Académie Internationale du Fiqh Islamique, en particulier la résolution no° 98 (1/11) sur «l’unité islamique», et celle no° 152 (1/17) sur «l’Islam, la Oumma une et indivise, et les diverses doctrines idéologiques, jurisprudentielles et d’éducation spirituelle».

(2) Le dialogue entre les adeptes des différentes écoles musulmanes consiste à s’échanger des points de vue sur un sujet donné, en s’éloignant de toute opiniâtreté, et ce afin de parvenir à des notions communes, convergentes ou du moins qui se tolèrent les unes les autres.

(3) Le dialogue est une nécessité sociale permettant une vie stable et saine, et ce besoin se fait plus pressant encore entre coreligionnaires, dans un monde où foisonnent toutes sortes de regroupements et d’alliances.

(4) Le dialogue nécessite des valeurs morales par lesquelles il faut se distinguer, notamment : faire preuve de sincérité, respecter l’opposant, se débarrasser de son opiniâtreté, s’écarter du désir de notoriété et de supériorité, opter pour les meilleures méthodes de persuasion, et débattre avec bienveillance.

(5) Le dialogue a certains principes qui régissent son processus et assurent son succès :

  1. a) S’accorder sur une méthode de raisonnement de référence – c’est-à-dire les références et la méthodologie y afférente adoptées par les savants de la Oumma – et souligner l’observance de ses règles.
  2. b) Identifier les points d’accord et de désaccord, et se servir des convergences comme base pour analyser les divergences. Ceci afin de maintenir une bonne coexistence, dans le respect de l’opinion de chacun, et dans la mesure où cette opinion n’est pas en opposition avec le Coran, la Sounna, et le consensus des savants de la Oumma.
  3. c) Le dialogue est limité aux questions incertaines ouvertes à l’Ijtihad (jugement interprétatif). Quant aux questions fondées sur des jugements catégoriques, le dialogue n’a pas lieu d’être, sauf s’il vise à recommander et expliquer leurs applications.

(6) Adoption du plan préparé par le secrétariat de l’Académie Internationale du Fiqh Islamique, en application du programme décennal concernant ce sujet, qui fut déclaré suite à la conférence du 3e Sommet Islamique Extraordinaire, tenue à La Mecque, à l’aimable invitation du Gardien des Deux Saintes Mosquées, le 5 – 6 Dhoul al-Qi’da, 1426H correspondent au 7 – 8 décembre 2005. Ce plan, qui fut soumis à l’OCI, fut approuvé par les savants des différentes écoles, à l’invitation du Secrétaire Général de l’Organisation de la Coopération Islamique, le 28 juillet 2008. Et outre, ce plan doit être distribué aux parties concernées qui y sont indiquées.

L’Académie recommande ce qui suit :

1) Souligner le fait que les adeptes de toute doctrine islamique ont pour obligation de respecter les Mères des croyants (les épouses du Prophète, que la paix et la bénédiction soient sur lui), les Compagnons et la Famille du Prophète, et de s’abstenir de leur faire tort ou les rabaisser par des injures ou des paroles diffamatoires.

2) Interdiction de déclarer mécréant un groupe de musulmans tant qu’ils croient en Allah et en Son messager Muhammad (que la paix et la bénédiction soient sur lui), aux piliers de l’Islam, aux piliers de la Foi (la croyance), et ne nie pas les principes fondamentaux de la religion que nul n’est sensé ignoré.

(3) Le sang du musulman est sacré, quelle que soit sa doctrine, et tout combat entre musulmans est strictement interdit.

(4) Interdire toute tâche missionnaire organisée par les adeptes de certaines sectes adressée aux adeptes d’autres doctrines, et ce afin d’éviter la sédition, la désunion, la rancœur et la haine.

(5) Diffusion des recommandations précédentes parmi les pays membres de l’Organisation de la Coopération Islamique afin de les incorporer dans les programmes d’enseignement, les diffuser par le biais des médias, et les adopter dans les différentes décisions politiques.

(6) Organisation des séminaires et des forums pour approfondir le dialogue entre les adeptes des écoles et sectes musulmanes, en éliminer les obstacles qui entravent ce dialogue, réaffirmer les principes fondamentaux et les valeurs communes et promouvoir une culture de tolérance, de juste milieu, et de modération.

Allah est Garant du succès

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