Le Secrétaire général de l’AIFI participe à la conférence de la LIM sur la construction des ponts entre les Madhāhib
18 March، 2024

S.E. Prof. Koutoub Moustapha Sano, Secrétaire Général de l’Académie, a participé à la Conférence internationale : “Construire des ponts entre les Madhāhib (écoles de droit musulman)” organisée par la Ligue islamique mondiale (LIM) sous le généreux patronage du Gardien des Deux Saintes Mosquées. Son Excellence a prononcé un discours lors de la séance de clôture de la conférence le lundi 08 Ramadan 1445, correspondant au 18 mars 2024, à Makkah Al Mukarramah.

Le Secrétaire général a exprimé sa profonde gratitude au Royaume d’Arabie saoudite, à son Roi, à son Prince héritier, à son gouvernement et à son peuple pour l’invitation estimée et le soutien généreux apportés à cette conférence cruciale qui se tient à un moment historique pour notre Oumma. Il a également remercié le Secrétaire général de la Ligue musulmane mondiale, le cheikh Mohammed bin Abdul Karim Alissa, d’avoir pris l’initiative d’un événement qui ravive l’espoir au sein de la Oumma et montre que de nombreux défis auxquels le monde islamique est confronté peuvent être relevés.

Son Excellence a souligné que les défis intellectuels et politiques auxquels la Oumma est confrontée en ce moment critique nécessitent l’unité dans les sentiments, les émotions et les rituels. Il a souligné l’importance de réaliser et d’appliquer les enseignements du Tout-Puissant, en mettant en exergue l’unité soulignée dans le Coran et les Hadiths. Il a cité le Coran : “Cette nation qui est la vôtre est une seule nation, et je suis votre Seigneur, donc craignez moi” et le Prophète PSSL : “L’exemple des croyants dans leur solidarité, leur compassion et leur sympathie est comme un seul corps, si un membre s’en plaint, le reste du corps l’aidera”.

Abordant l’essence des écoles de droit islamique, Son Excellence a expliqué qu’elles représentent les efforts sincères des érudits tout au long de l’histoire, formant le tissu intellectuel de la Oumma. Il a souligné l’importance de ces écoles de droit, qui s’articulent autour de principes islamiques fondamentaux tirés du Coran et de la Sounna, comme l’illustre le hadith rapporté par Omar RA:

” « Alors que nous étions assis auprès du Messager d’Allah (PSSL), vint à nous un homme vêtu d’un blanc éclatant et aux cheveux très noirs. On ne pouvait déceler sur lui aucune trace visible de voyage et nul d’entre nous ne le connaissait. Il vint s’asseoir en face du Prophète (PSSL), plaça ses genoux contre les siens et posa la paume de ses mains sur les cuisses du Prophète (PSSL), puis lui dit : « Ô Muhammad ! Informe-moi sur l’islam. »

Le Messager d’Allah (PSSL) lui répondit : « L’islam est que tu attestes qu’il n’y a pas de divinité [digne d’adoration] en dehors d’Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah, que tu accomplisses la prière (As-Salât), que tu acquittes l’impôt légal (Az-Zakât), que tu jeûnes le mois de Ramadan, et que tu effectues le pèlerinage à la maison d’Allah, si tu en as les moyens. »

« Tu as dit vrai », dit l’homme. Nous nous étonnâmes que l’homme l’ait interrogé pour ensuite l’approuver.

Il reprit : « Informe-moi sur la croyance (al-Îmân). » Le Prophète répliqua : « [La croyance, c’est] que tu croies en Allah, en Ses anges, en Ses livres, en Ses messagers, au Jour Dernier et à la prédestination du bien et du mal. »

« Tu dis la vérité », lui dit encore l’homme qui reprit : « Alors, informe-moi sur l’accomplissement parfait de l’adoration (Al-Ihsân). » « C’est que tu adores Allah comme si tu Le voyais, car si toi, tu ne Le vois pas, certes Lui te voit, » répondit le Prophète.

L’homme dit encore: « Informe-moi sur l’Heure [du Jugement Dernier]. » Le Prophète (PSSL) répondit : « L’interrogé n’en sait pas plus que celui qui l’interroge. »

L’homme demanda alors : « Alors informe-moi sur ses signes précurseurs. » Le Prophète (PSSL) lui répondit alors : « Ce sera lorsque la servante enfantera sa maîtresse, et que tu verras les pauvres bergers, va-nu-pieds et dévêtus, rivaliser dans des constructions hautes. »

Là-dessus, l’homme partit. Je demeurai là un long moment.

Ensuite, le Prophète (PSSL) me dit : « Ô Omar! Sais-tu qui m’a interrogé ? » Je répondis : « Allah et Son Messager sont les plus savants. » « C’est Jibrîl, qui est venu vous enseigner votre religion, » dit le Messager d’Allah (PSSL).

C’est ainsi que Son Excellence a dit : Ces trois principes, à savoir l’islam, la foi et l’ihsan (l’excellence), constituent ensemble la religion, ce qui signifie que la religion est l’islam, la foi et l’ihsan (l’excellence), et que les madahib ou écoles de droit sont nées autour de questions liées à ces principes, ce qui signifie que les madhhabs dont nous parlons sont des principes doctrinaux, jurisprudentiels et éducatifs qui sont nés de l’examen de textes liés aux principes mentionnés, et que la Oumma possède une richesse intellectuelle substantielle qui est rare dans de nombreuses nations.

Son Excellence a également évoqué les objectifs (maqasid) qui ont incité ces savants à créer ce patrimoine : “Il y a des objectifs derrière la formation des savants de ce patrimoine, et nous les considérons comme trois objectifs fondamentaux qui, si nous les réalisons, nous donnent le droit de les chérir, de les préserver, de les fournir et de les développer… Cela conduit à préserver l’unité de la Oumma. Ces objectifs sont de servir la religion, d’enseigner, de comprendre et d’apprendre, et de rechercher les opinions les plus justes”.

En ce qui concerne la construction de ponts que cette conférence appelle de ses vœux, Son Excellence a déclaré : “Les véritables ponts existent, et ils doivent être mis en évidence, purifiés, développés et promus, et cela est possible en maintenant un certain nombre de recommandations que nous présentons à cette conférence bénie, à savoir :

Premièrement, renforcer la croyance ferme en la sainteté de trois choses, qui sont la sainteté de l’effusion de sang, la violation des honneurs et l’anéantissement des biens, c’est-à-dire croire en la sainteté du sang des disciples des écoles, en la sainteté de leurs honneurs et en la sainteté de leurs biens, conformément au hadith: “Tout ce qui appartient à un musulman est inviolable par un musulman : son honneur, son sang et ses biens.”

Deuxièmement, il est interdit d’excommunier les imams et les adeptes des principales écoles islamiques, conformément aux paroles du Prophète PSSL: “Si quelqu’un observe notre forme de prière, fait face à notre qibla et mange ce que nous egorgeons, cette personne est un musulman qui bénéficie de la protection d’Allah et de son messager ; ne trahissez donc pas la protection d’Allah”.

Troisièmement, il est interdit de contester et de remettre en question les doctrines des imams des écoles connues et de leurs disciples. Son Excellence a également souligné la nécessité d’éviter de contester et de remettre en question les allégeances, en particulier celles des imams qui ont laissé une grande richesse intellectuelle, théologique, jurisprudentielle et éducative.

Quatrièmement, il faut plutôt les aimer comme ils s’aiment et les apprécier comme ils s’apprécient, et alors ce désaccord disparaîtra. Son Excellence a expliqué que le désaccord est une norme naturelle et une volonté divine et que ce désaccord est une différence de diversité et non une différence de contradiction et d’antagonisme, comme il se doit.

En conclusion, Son Excellence a exprimé l’espoir que cette conférence atteindra ses objectifs en maintenant ces ponts forts et solides grâce à la declaration finale qui sera publiée à la fin de la conférence, ce qui permettra de passer d’un discours théorique sur l’unité à un discours pratique fondé sur ces critères, valeurs et fondements.

Aller en haut