En marge du 15ème Sommet islamique de l’OCI tenu en Gambie les 24-25 Chawal 1445, correspondant aux 4-5 mai 2024, S.E. Prof. Koutoub Moustapha Sano, Secrétaire Général de l’Académie, a donné une conférence intitulée: « Questions et Développements dans la Jurisprudence islamique contemporaine : L’éducation des filles et le dialogue interreligieux”, le vendredi 23 Chawal 1445, correspondant au 03 mai 2024, à la salle de conférence de Doha, au siège du Haut Conseil Islamique.
En présence de plusieurs érudits, universitaires et étudiants, le président du Conseil suprême islamique de Gambie, Cheikh Issa Dabo, a souhaité la bienvenue à Son Excellence et à la délégation qui l’accompagnait. Au nom de l’auditoire, il a remercié Son Excellence d’avoir visité le Conseil islamique et d’avoir donné une conférence à son siège, et a exprimé son grand plaisir d’honorer le Conseil islamique en acceptant de signer un accord de coopération entre les deux parties. Il a ensuite invité Son Excellence à donner sa conférence, en priant pour que l’auditoire bénéficie de sa pensée éclairante et distinguée.
Au début de sa conférence, Son Excellence a souhaité la bienvenue à l’auditoire et a parlé de l’Académie, de sa vision, de ses objectifs, de ses moyens et de ses valeurs, qui comprennent l’examen de nouvelles questions et de nouveaux développements, le travail pour corriger les idées fausses sur l’Islam et l’aide aux musulmans pour comprendre la réalité dans laquelle ils vivent. Son Excellence a souligné que la flexibilité fait de l’islam une religion dont certaines règles jurisprudentielles évoluent en fonction des temps et des circonstances.
Son Excellence a également expliqué que la fatwa avant l’affliction est différente de celle après l’affliction, soulignant que les questions sur lesquelles il n’existe pas de textes définitifs ou sur lesquelles il existe des textes spéculatifs doivent être réexaminées par le savant à la lumière des changements de la réalité, conformément à la maxime du fiqh “Il est indéniable qu’une fatwa change avec les changements de temps, de lieux, de coutumes, de traditions, de conditions et de situations.”
Son Excellence a parlé de l’importance de l’ijtihad collectif, qui remonte à l’époque du Prophète (PSSL), car son approche de l’ijtihad sur des questions à son époque consistait à rassembler les personnes de savoir et d’expérience parmi les compagnons (RA) et à les consulter sur ces questions. Cela montre que ces questions doivent être abordées par les gens du savoir et de la jurisprudence à travers les âges. Son Excellence a expliqué que l’ijtihad collectif peut aboutir à un consensus si tous les participants sont d’accord sur une décision, et s’ils ne peuvent pas se mettre d’accord, il peut aboutir à un consensus majoritaire, et le consensus atteint par les personnes de l’ijtihad collectif, qu’il s’agisse d’un consensus ou d’un consensus majoritaire, doit être respecté. Son Excellence a souligné que la décision d’aller à la rencontre des Qouraych à l’extérieur de Médine lors de la bataille d’Uhud résultait de l’ijtihad collectif approuvé par la majorité des moujtahids. Le Prophète (PSSL) a accepté l’avis de la plupart des compagnons de rencontrer les polythéistes à l’extérieur de la ville, alors qu’il avait d’abord pensé ne pas sortir mais rester à l’intérieur de la ville.
Son Excellence a également abordé d’autres questions telles que le début et la fin du mois sacré du Ramadan dans les pays musulmans, qui relèvent de la prérogative des autorités mises en place par les dirigeants et non de la prérogative des individus, et ce qui est décidé par ces autorités ne peut être contesté, et le fait de le contester est considéré comme une atteinte à l’autorité du dirigeant. Son Excellence a conclu en déclarant qu’il est obligatoire de se référer au Conseil islamique de Gambie dans les affaires publiques et de se conformer à ses décisions afin de préserver l’ordre dans les affaires de la Oumma.
Son Excellence a ensuite parlé de l’importance et du statut de la connaissance dans l’Islam, dans les deux sciences: Il a souligné l’importance de permettre aux filles et aux femmes d’avoir le même accès à l’éducation que les garçons, soulignant que certaines personnes – qu’Allah les guide ! – Il a souligné l’importance de permettre aux filles et aux femmes d’avoir le même accès à l’éducation que les garçons, indiquant que certaines personnes – qu’Allah les guide ! – interdisent aux filles de recevoir une éducation sous prétexte d’éviter la mixité et d’autres excuses peu convaincantes qui sont contraires au Coran, à la Sunna et au consensus de la Oumma à travers les âges, tout en soulignant que l’éducation des hommes et des femmes est expliquée par le Hadith « La recherche du savoir est une obligation pour tout musulman », et que le mot « musulman » se réfère généralement à la fois aux hommes et aux femmes. Aujourd’hui, il est nécessaire de permettre aux filles de recevoir une éducation religieuse et matérielle au même titre que leurs homologues masculins, conformément aux textes du Coran et de la Sunna qui ne font pas de différence entre les hommes et les femmes, et la Oumma n’a jamais été en désaccord sur cette question à travers les âges.
En outre, Son Excellence a ajouté: “L’Islam considère l’éducation, tant religieuse que mondaine, et toutes ses étapes, comme un droit légal sacré et inaliénable pour les hommes et les femmes, et comme un devoir de la famille, de la société et de l’État à l’égard des enfants de sexe masculin et féminin. Il n’est pas permis à quiconque, quel qu’il soit, de priver une femme ou un homme de tout type d’éducation, car le but de l’éducation est de permettre à l’apprenant d’acquérir des connaissances, des compétences et des valeurs qui l’aident à adorer Allah, à prospérer dans l’univers et à atteindre le bonheur dans ce monde et dans l’autre, et ce but ne peut être atteint que par les deux types d’éducation”
Son Excellence a appelé les responsables des écoles religieuses de la République de Gambie à reconsidérer leurs programmes d’enseignement pour les adapter aux exigences de notre époque et permettre aux jeunes d’apprendre les principes des sciences religieuses et mondaines.
À l’issue de la réunion, le Dr Abdoulkadir Silla a exprimé ses remerciements et sa gratitude au Secrétaire général et à la délégation qui l’accompagnait et a exhorté les participants, en particulier les étudiants, à imiter ces érudits. En outre, Son Excellence et le président du Conseil islamique ont signé un protocole d’accord entre les deux parties.
Ont assisté à la reunion, Mme Sarah Amjad Bedewi, directrice du département de la famille, des femmes et des enfants, M. Amjad Mustafa Ibrahim, chef des protocoles, et le Dr Alhadj Manntta Drammah, chef de la division de la coopération internationale et des relations extérieures.
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