Au nom d’Allah,

Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux

Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges, et le Salut soient sur notre Maître Mohammed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.

Résolution n° 239 (1/25)

L’enseignement religieux et temporel pour les filles et les garçons selon l’Islam

Le Conseil de l’Académie internationale du Fiqh islamique, réunie en sa 25e session à Jeddah, Royaume d’Arabie Saoudite, du 29 Rajab au 3 Chabane 1444H (20-23 février 2023),

Ayant pris connaissance de la résolution de l’Académie n° 38 (13/4) sur la lutte contre les fléaux moraux, les domaines de l’unité islamique, des méthodes pour en tirer profit et l’islamisation de l’enseignement dans le monde musulman aujourd’hui, adoptée lors de la 4e session à Jeddah, du 18 au 23 Joumada Al-Akhira 1408 H (6-11 février 1988),

Ayant examiné les résolutions de l’Académie n° 164 (2/18) sur le développement des ressources humaines dans le monde musulman, et n° 169 (18/7) sur les droits et devoirs de la femme musulmane, adoptées lors de sa 18e session à Putrajaya, Malaisie, du 24 au 29 Joumada Al-Akhira 1428H (9-14 juillet 2007),

Ayant examiné la résolution de l’Académie n° 236 (24/7) sur le rôle de l’éducation religieuse dans le renforcement de la paix, adoptée lors de sa 24e session à Dubaï, du 7 au 9 Rabi’ al-Awal 1441H (4-6 novembre 2019),

Ayant pris connaissance de la déclaration du Secrétariat général de l’Académie sur la suspension de l’éducation des filles et des femmes dans les écoles et les universités d’Afghanistan, adoptée le 28 Joumada Al-Oula 1444H (22 décembre 2022),

Ayant examiné les études présentées à l’Académie concernant l’enseignement religieux et temporel pour les filles et les garçons selon l’Islam,

Ayant écouté les discussions des membres et des experts de l’Académie,

Décide ce qui suit

Premièrement : L’instruction en Islam est le processus d’acquisition des valeurs, des principes, des connaissances et des compétences qui permettent aux humains d’adorer Allah, d’améliorer le monde et d’atteindre le bonheur et la réussite tant dans ce monde que dans l’au-delà.

Deuxièmement : Enseigner les connaissances bénéfiques aux garçons et aux filles est un devoir incombant aux familles, aux sociétés et aux États. Il constitue également un droit pour les individus des deux sexes dans les différents domaines et niveaux de l’instruction. Depuis l’époque des Compagnons jusqu’à nos jours, jamais les érudits ne divergèrent à ce sujet, conformément aux paroles du Seigneur le Plus Haut :

{ Lis au nom de ton Seigneur qui a créé, qui a créé l’homme d’un corps accroché . Lis ! Ton Seigneur est toute bonté, Lui qui, par le calame, a enseigné , apprenant à l’homme ce qu’il ignorait.} (Al-Alaq : 1-5)

{Exalté soit Allah, le seul et véritable Souverain. Ne répète pas avec empressement le Coran qui t’est révélé avant que sa récitation ne soit achevée . Et dis : « Veuille, Seigneur, accroître mon savoir ! »} (Taha : 114)

{Il en va de même des hommes, des animaux et des bestiaux, qui présentent des couleurs tout aussi variées. De Ses serviteurs, seuls craignent Allah ceux qui Le connaissent vraiment. Allah, en vérité, est Tout-Puissant et Très Clément.} (Fatir : 28)

En plus des nombreux versets du Coran, Ibn Majah rapporte d’Anas bin Malik (RA), que le Prophète Mohammed (PSSL) a dit,: (La recherche du savoir est un devoir pour tous les musulmans).

Troisièmement : L’instruction ordonnée par l’Islam, comprend tous les types d’apprentissages qui aide à concrétiser les cinq Massalih daruriya (intérêts indispensables), à savoir la préservation de la vie, de la religion, de la famille, de la raison et des biens, ainsi que toute éducation qui aide à permettent de concrétiser les Masalih Ḥājjīyah (besoins secondaires) et Taḥsinīyyah (complémentaires). Cela comprend également l’enseignement religieux qui permet aux humains de connaitre ce qu’Allah a ordonné, préconisé ou interdit; qu’il s’agisse de paroles ou d’actes tels que les sciences de la ‘aqida (la croyance), du fiqh (jurisprudence) et de ousoul fiqh (sources du fiqh), ainsi que les sciences de la Sounna (traditions du Prophète PSSL) et du tafsir (exégèse du Coran).

Cette instruction demandée comprend également les sciences profanes qui permettent aux humains de comprendre l’univers, la vie et le contexte contemporain et la manière appropriée d’utiliser ce qu’Allah nous a accordé comme la médecine, l’ingénierie, l’économie, la sociologie, les sciences humaines et les sciences naturelles.

Quatrièmement: Subventionner l’enseigner religieux et profane est l’un des devoirs imposés par la Charia et incombe à la famille, à la société et à l’État, selon la Charia, car c’est sur celui-ci que repose les affaires religieuses et mondaines et le succès de l’humanité dans cette vie et dans l’au-delà.

Cinquièmement: la Charia interdit de priver un homme ou une femme d’enseignement bénéfique, qu’elle soit religieuse ou profane, car il s’agit là d’une transgression manifeste des textes de la Charia qui ordonne l’instruction. Cela contrevient aussi au consensus de la Oumma à travers les époques selon lequel les personnes des deux sexes doivent être instruites. De plus, les conséquences catastrophiques de l’absence d’instruction sont nombreuses, telles que la propagation de l’ignorance, de l’appauvrissement, des maladies et bien d’autres.

Recommandations

1- Réfuter les fatwas marginales et en contradictions avec les enseignements clairs du Coran et de la Sounna qui interdisent aux femmes l’instruction et l’enseignement.

2- S’opposer aux opinions tendant à priver les femmes de l’instruction religieuse et profane en s’appuyant sur des arguments irrecevables face à son droit à l’instruction et y répondre de manière à mettre en évidence leur fausseté.

3- Appeler les gouvernements à redoubler d’attention et d’efforts afin de permettre aux filles et aux garçons de recevoir un enseignement religieux et profane à tous les niveaux, en particulier l’enseignement des filles pour son rôle crucial pour garantir la bonne instruction des générations futures.

4- Appeler les États et les communautés à s’attaquer aux problèmes et aux obstacles qui empêchent ou limitent la poursuite des études chez les filles aussi bien dans l’enseignement religieux que profane.

5- Les centres scientifiques des universités, les académies de fiqh, les centres de recherche, les revues scientifiques, les érudits, les intellectuels, les imams et les prédicateurs doivent redoubler d’efforts pour orienter les gens et les sensibiliser au sujet de l’importance de l’enseignement pour les hommes et les femmes, car l’instruction est le fondement de la force des nations dans tous les domaines, y compris la sécurité, l’économie, la politique, la santé ainsi que le bien-être de la société. C’est aussi l’un des moyens qui permettent de développer la modération et d’ouvrir la voie au rejet de l’extrémisme et du fanatisme.

6- Appeler les établissement et centre d’enseignements, ainsi que les universités à améliorer leurs systèmes et programmes afin de former des générations capables de transformer les défis de l’ère moderne en opportunités de prospérité, de progrès et de développement, tout en renforçant l’adoption de l’éducation islamique, qui est l’approche la plus apte à fournir des solutions pratiques aux problèmes de la vie contemporaine pour relever ces défis et profiter de ses opportunités.

7- Encourager la recherche scientifique, développer la pensée créative et critique, soutenir l’innovation et l’inventivité, et renforcer l’harmonie entre les enseignements religieux et profanes, afin de former une génération dont les individus sont complémentaires et qui est équilibrée à la fois spirituellement et physiquement, et dans les domaines de la vie religieuse et profane.

Le Conseil de l’Académie salue les efforts de nombreux États membres de l’OCI qui ont fait de l’éducation des hommes et des femmes un pilier de leur renaissance et de leur progrès.

Allah est plus Savant.