
Une délégation de l’Académie internationale du fiqh islamique (AIFI) a pris part à la 10e conférence internationale annuelle organisée par Dar al-Ifta d’Égypte et le Secrétariat général des instances de fatwa dans le monde. La conférence s’est tenue au Caire les 18 et 19 Ṣafar 1447 H, correspondant aux 12 et 13 août 2025, sur le thème : « Développer le mufti avisé à l’ère de l’intelligence artificielle ».
le Dr Mohammed Mustafa Ahmed Shuaib, directeur du département des recherches, études et encyclopédies de l’Académie, y a présenté un document de recherche intitulé : « Former le mufti avisé contemporain : fondements charaïques pour ses composantes et exigences de préparation “ . Il y a souligné l’importance de la fatwa et son lien avec l’ijtihad, et introduit le concept du mufti avisé contemporain et défini quatre conditions principales à sa formation : personnelles et éthiques, scientifiques et charaïques, contemporaines et réalistes, institutionnelles et organisationnelles. Dr Shuaib a recommandé la collaboration entre institutions charaïques et académies de fiqh et universités pour préparer et qualifier le mufti moderne sur les plans académique, pédagogique et technique. Il a également appelé à la création d’un programme post-universitaire spécialisé en études de fatwas pour former de futurs muftis certifiés. Par ailleurs, il a participé à un atelier intitulé : « Anticiper l’avenir de la fatwa à la lumière des évolutions attendues de l’intelligence artificielle », soulignant que l’usage de l’IA est désormais une nécessité pratique, mais qu’il doit être solidement encadré par les fondements scientifiques et charaïques, et alimenté par un savoir islamique authentique pour rester conforme aux enseignements de la charia.
Par ailleurs, Dr Mohammed Al-Amin Mohammed Silla, chef du département des recherches et études de l’Académie, est intervenu avec un document de recherche intitulé : « le mufti avisé face aux défis de l’intelligence artificielle “ . Dans son exposé, il a défini les principaux termes de l’étude, clarifié la différence entre fatwa et justice, et expliqué le statut charaïque du développement de l’IA en se fondant sur le principe de la permissibilité en l’absence de preuve d’interdiction. Il a passé en revue les aspects positifs de la technologie (services disponibles en continu, aide à la prise de décision) ainsi que ses limites (incapacité à répondre à des questions complexes). Il a précisé que le recours à l’IA dans les fatwas varie selon la nature des questions : certaines peuvent en tirer profit, tandis que d’autres, liées aux coutumes et aux environnements changeants, ne doivent pas reposer exclusivement sur elle. Il a conclu en insistant sur la nécessité pour le mufti de posséder le courage scientifique de dire : « Je ne sais pas », rappelant que cela constitue la moitié du savoir et élève celui qui l’admet, à l’exemple de l’imam Malik (qu’Allah l’agrée).
En outre, le Dr Abdullah bin Omar Al-Tamimi, directeur du département des fatwas, revues et bibliothèques de l’Académie, a présenté aussi un document de recherche intitulé : « Le recours du mufti à l’intelligence artificielle » statuts, domaines, réglementations et applications ». Il y a insisté sur l’importance d’intégrer les technologies de l’IA dans le travail des muftis et des institutions de fatwas, tout en respectant les règles charaïques afin de garantir l’authenticité. Il a expliqué que ces technologies modernes facilitent l’étude des questions jurisprudentielles et la formulation des fatwas avec rapidité et précision, mais qu’elles ne remplacent ni l’ijtihad humain ni l’émission des avis religieux sous la supervision des savants. Il a également présenté les principaux cadres charaïques d’utilisation de l’IA dans ce domaine et mis en garde contre les risques liés à leur non-respect, qui pourraient mener à des erreurs ou à de fausses accusations d’incroyance. Il a détaillé les principaux domaines pratiques où cette technologie peut être utile, tels que la collecte d’informations, l’analyse des questions et la formulation des avis religieux. Il a conclu en appelant à développer les compétences des muftis pour interagir avec ces technologies et à coopérer pour créer des plateformes spécialisées, soutenant le travail des institutions de fatwas et contribuant à une diffusion plus large et plus rapide des fatwas exactes.
Il convient de noter que la conférence visait à discuter du rôle du mufti à l’ère moderne et des moyens de le qualifier et de le former, afin qu’il puisse suivre les évolutions technologiques, avec la montée en puissance de l’intelligence artificielle.
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