LES RECOMMANDATIONS DE LA QUATRIÈME SESSION

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Louanges à Allah, Seigneur des Mondes.

Que les éloges, et le Salut soient sur notre Maître Mohamed, Ultime Messager, sur les Siens et sur Ses Compagnons.

RÉSOLUTION N°38 (13/4)

LES RECOMMANDATIONS DE LA QUATRIÈME SESSION

Le Conseil de l’Académie Internationale du Fiqh Islamique, réuni en sa quatrième session, tenue à Jeddah, Royaume d’Arabie Saoudite, du 18 au 23 Joumada Thani 1408 H (6 au 11 février 1988),

Premièrement :

Après avoir pris connaissance des études qui lui ont été soumises sur les modalités de la lutte contre la dégradation des mœurs, études qui ont mis en relief ce que le monde entier endure du fait de la dégradation des mœurs qui a gagné en ampleur dans notre monde islamique d’une façon qui déplaît à Allah, le Très-Haut, et qui est incompatible avec le rôle d’avant-garde assigné à la Oumma pour conduire l’humanité vers la pureté sur le plan de la foi, de la morale et du comportement ;

En harmonie avec les spécificités concordantes de l’Islam et compte tenu du fait que dans la religion l’aspect moral est l’un des aspects les plus importants et que l’appartenance à l’Islam ne peut porter complètement ses fruits que par l’application de la Charia islamique et de l’ensemble de ses principes et de ses règles dans tous les domaines de la vie.

RECOMMANDE

  1. D’œuvrer en vue du renforcement et de la correction de la conscience de foi, en attirant l’attention et en sensibilisant quant aux effets de la foi correcte sur l’âme.
  2. Oeuvrer à expurger les médias (presse, télévision et radio), et les publicités dans notre monde islamique, de tout ce qui est de nature à constituer une désobéissance à Allah et les débarrasser complètement de tout ce qui pourrait aiguiser le désir sensuel, conduire à la déviance et à la dissolution des mœurs.
  3. Mettre en place les programmes scientifiques en vue de sauvegarder l’authenticité et le patrimoine de l’Islam, mettre en échec toutes les tentatives d’occidentalisation d’aliénation de l’identité et de dépersonnalisation et contrecarrer toutes les formes d’invasion intellectuelle et culturelle qui sont en contradiction avec les principes moraux islamiques. Souligner la nécessité de mettre en place un contrôle islamique strict des activités touristiques et de l’envoi de missions à l’étranger afin d’éviter ce qui pourrait être à l’origine d’atteinte aux fondements et aux vertus de la personnalité islamique.
  4. Orienter l’enseignement selon une conception islamique, enseigner toutes les sciences à partir d’un point de vue islamique et faire des disciplines religieuses des matières essentielles dans tous les cycles et spécialités de l’enseignement, de façon à renforcer et enraciner chez les musulmans la foi et la morale islamiques. La Oumma doit œuvrer en vue d’avoir un rôle d’avant-garde dans les différents domaines de la science.
  5. Former la famille islamique sur des bases saines ; encourager et faciliter le mariage et inciter les parents à assurer à leurs enfants, filles et garçons, une éducation saine afin qu’ils constituent des générations qui adoreront Allah sur le droit chemin qui assumeront l’œuvre permanente d’appel et de propagation de l’Islam. Préparer la femme à assumer son rôle de mère et de maîtresse de maison, conformément aux exigences de la Charia islamique et mettre un terme au phénomène répandu d’emploi de gouvernantes étrangères et notamment non musulmanes.
  6. Préparer toutes les conditions de nature à assurer aux jeunes générations une éducation islamique pour qu’elles respectent les fondements de l’Islam et sa morale, qu’elles soient conscientes de leurs devoirs vis-à-vis de son Créateur et de sa Oumma et qu’elles se débarrassent du vide spirituel qui conduit à la consommation de la drogue, des boissons alcoolisées et à la dépravation des mœurs sous toutes ses formes. Associer la jeunesse aux questions importantes engageant son devenir, lui confier des responsabilités selon sa compétence et son aptitude. Combler le temps libre des jeunes par des activités utiles, des distractions et des sports et des compétitions saines et innocentes en veillant à donner à ces activités une orientation islamique.

Deuxièmement :

Après avoir pris Connaissance des études soumises à l’Académie sur la question des “dimensions de l’unité islamique et les moyens d’en tirer profit”, et se basant sur la prééminence du lien de l’Islam qui unit les peuples de la Oumma islamique, lien indestructible qui est le fondement de la solidarité souhaitée et une règle permanente de toute construction civilisationnelle visant à unifier les rangs des musulmans, et à conjuguer les efforts entrepris pour faire face aux défis de l’époque contemporaine et à réaliser la gloire et le progrès de la Oumma.

Compte tenu du fait que le lien islamique constitue une puissante motivation et un facteur durable devant permettre la coordination des points de vue et des politiques des États islamiques dans les différents domaines du développement économique et social, ainsi qu’un facteur de consolidation des relations de coopération d’entraide et de compassion entre les peuples de la Oumma, en vue de surmonter les obstacles à son développement tels que les différentes formes de dépendance et les défis qui l’empêchent de réaliser ses objectifs de progrès, d’invulnérabilité et de prospérité.

RECOMMANDE ÉGALEMENT

  1. De défendre la foi islamique, de l’affermir dans une forme épurée des altérations, de mettre en garde contre tout ce qui pourrait porter atteinte à la foi, jeter le doute sur ses fondements et ébranler l’unité des musulmans et les vouer aux dissensions et à la discorde.
  2. Mettre en exergue l’intérêt accordé par l’Académie Internationale du Fiqh Islamique aux recherches et études en matière de Fiqh qui visent à affronter les défis intellectuels engendrés par le modernisme. Souligner l’intérêt accordé par le Fiqh islamique aux problèmes de la société et la nécessité d’adopter le Fiqh comme élément essentiel du progrès intellectuel de la Oumma, étendre les domaines de son application dans les lois promulguées par les États islamiques concernant toutes les affaires de la société.
  3. Il est obligatoire d’établir une coordination étroite dans le domaine de l’éducation et de l’enseignement, du point de vue du contenu des programmes selon les voies saines de la civilisation intellectuelle édifiée par l’Islam, et ce, dans le but de former des générations de musulmans unifiés dans les références de leur foi, proches dans leur orientation intellectuelle et également fiers d’appartenir à une même
  4. Accorder toute priorité à la recherche scientifique dans les différents domaines de la connaissance et consacrer 1% du PIB au financement des programmes de recherche, et à la création de laboratoires scientifiques sur des bases de coopération et de complémentarité entre les universités islamiques.
  5. Oeuvrer en collaboration avec les universités islamiques pour mettre au point un programme d’études s’articulant sur un certain nombre de grands axes devant faire l’objet de recherches en matière de Fiqh, créer une haute commission de penseurs musulmans pour superviser et évaluer ces recherches et enfin créer un prix couronnant la meilleure œuvre.
  6. Faire en sorte que l’information écrite et audiovisuelle dans les pays musulmans tende à concrétiser la soumission à Allah sur cette terre, à propager le bien et la vertu et à se libérer des idées subversives de l’esprit et de la morale prônant l’athéisme et s’éloignant du droit chemin.
  7. Édifier une économie islamique qui ne soit pas soumise aux systèmes de l’Est ni de l’Ouest, mais véritablement islamique, tout en œuvrant à la création d’un marché commun islamique qui favoriserait la coopération des musulmans dans les domaines de la production et de la commercialisation, sans recourir à l’étranger, étant donné que l’économie est un facteur déterminant dans la vie des sociétés, et la complémentarité dans ce domaine constitue la voie de l’unité entre les peuples de la Oumma islamique.

Troisièmement :

Se basant sur le fait que l’islamisation de l’enseignement dans les pays musulmans est devenue de nos jours une nécessité inéluctable pour la formation saine et équilibrée des générations islamiques dans les domaines de la pensée, de la conception et de la conduite ;

RECOMMANDE ÉGALEMENT :

Faire en sorte que toutes les sciences soient régies par l’Islam, aussi bien en amont qu’en aval, que l’Islam, par ses systèmes et règles, en soit le cadre de référence et que la foi islamique serve comme base et origine à la construction de la méthodologie de l’éducation et de l’enseignement.

Les principaux éléments de la méthodologie souhaitée pour l’islamisation de l’enseignement se résument comme suit :

  1. Faire de la foi islamique une base de la vaste conception islamique qui englobe à la fois l’univers, l’homme et la vie, qui fait connaître à l’homme le Créateur de la vie et son rapport avec l’univers, ainsi que les rapports de l’homme avec son Créateur et avec sa société.
  2. Faire de l’Islam l’axe des sciences sociales, humaines, économiques et politiques et mettre en relief ses visions concernant l’être humain et leur relation au Créateur de l’univers, de l’homme et de la vie, et ce, en coordination avec les organisations islamiques opérant dans ce domaine, telles que l’Organisation Islamique des Sciences Médicales et l’Organisation Islamique pour l’Éducation, les Sciences et la Culture (ISESCO).
  3. Mettre en évidence la perversité des théories contraires à l’Islam comme les théories matérialistes et athées et toute pratique qui induit en erreur comme la divination, la sorcellerie, l’astrologie et mettre en garde contre les sciences que l’Islam a condamnées et interdites et qui sont basées sur la perversion et la luxure.
  4. Réécrire l’histoire des sciences et des connaissances, en expliquant leur évolution et en mettant en lumière la contribution des musulmans et leur Expurger l’histoire des théories orientalistes ou qui appellent à l’occidentalisation et qui ont déformé le véritable cours de l’histoire. Revoir la classification des sciences et des méthodologies de recherches selon la conception islamique, et ce, par l’intermédiaire des activités des centres et des institutions de recherche scientifique et des centres d’économie islamique dans les divers pays islamiques.
  5. Rétablir la relation profonde des sciences de l’univers, de l’homme et de la vie avec leur Créateur. Le savant qui effectue des recherches dans ces domaines doit considérer qu’elles sont une manifestation de la merveilleuse création divine et de la perfection de Son œuvre.
  6. Mettre en place les règles tirées de la religion musulmane en accord avec ses objectifs et ses finalités, pour qu’elles servent de principes à toutes les sciences ou à l’une de ces sciences, et démontrer les défauts des méthodologies occidentales qui ont créé un hiatus illusoire entre la religion et la science, ou ont établi une structure erronée pour certaines disciplines scientifiques comme c’est le cas de l’histoire, l’économie et la sociologie.

Il convient de tenir compte de l’existence d’un projet susceptible de contribuer à l’islamisation de l’enseignement ou même de constituer l’un des moyens nécessaires à sa réalisation et qui est le projet “d’islamisation de la Connaissance” dont l’Institut International de la Pensée Islamique prend en charge les besoins en matière de planification et de mise en œuvre par des articles, des ouvrages et des séminaires.

Allah est Garant du succès

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