CONCERNANT LES NOUVELLES LECTURES DU NOBLE CORAN ET DES TEXTES RELIGIEUX

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges et le salut soient

Sur notre Maître Mohamed, Ultime Messager, sur les siens et sur ses compagnons

RÉSOLUTION N°146(4/16)

CONCERNANT

LES NOUVELLES LECTURES DU NOBLE CORAN

ET DES TEXTES RELIGIEUX

Le Conseil de l’Académie Internationale du Fiqh Islamique, de l’Organisation de la Conférence Islamique, réuni en sa 16e session à Dubaï (Émirats Arabes Unis) du 30 Safar au 5 Rabi Awal 1426H (9-14 avril 2005) ;

Après avoir passé en revue les études soumises à l’Académie concernant la question des « nouvelles lectures du Noble Coran et des textes religieux » et ayant suivi les débats qui se sont déroulés à ce sujet ;

DÉCIDE CE QUI SUIT :

Premièrement :

Ce que l’on appelle les nouvelles lectures des textes religieux, lorsqu’elles entraînent une déformation du sens de ces écritures de sorte à les faire dévier de leurs sens unanimement admis et contraires aux faits reconnus par la Charia, constitue une hérésie pernicieuse, quand bien même elles s’appuieraient sur des avis précédents, mais abandonnés pour leur marginalité. Elles représentent un grand danger pour la société musulmane et une menace réelle pour la culture et les valeurs islamiques. À noter ici que certains des partisans de cette nouvelle notion semblent s’être fait piéger à cause de leur ignorance des critères exégétiques et de leur fol engouement pour un renouveau non respectueux des prescriptions de la Charia.

Malheureusement, les signes avant-coureurs qui laissent craindre une exacerbation de ce danger se manifestent clairement aujourd’hui à travers l’empressement avec lequel certaines universités ont adopté cette nouvelle doctrine, la publicité donnée à ces thèses pernicieuses en usant de tous les moyens de propagande possibles et en encourageant des étudiants à en faire le sujet de leurs thèses et mémoires de recherche. Non seulement cela, mais c’est un fait aussi que les hérauts de la nouvelle doctrine sont régulièrement invités à donner des conférences et conviés à de nombreux séminaires des plus suspects organisés sur ce thème. Quelques-unes de ces théories délétères ont même été traduites en plusieurs langues et publiées par certaines maisons d’édition.

Deuxièmement :

Combattre ces interprétations tendancieuses est donc devenu une obligation collective pour les Musulmans. Pour conjurer ce péril, il est possible de recourir aux moyens suivants :

  • Appeler les gouvernements des pays musulmans à faire front contre ce péril immense en expliquant la différence entre les notions de liberté d’opinion responsable et respectueuse des normes et des valeurs fondamentales et la liberté anarchique et destructrice. Ainsi ces gouvernements pourront prendre les mesures qui s’imposent pour établir un contrôle strict sur les maisons d’édition, les centres culturels et les médias. Parallèlement, des campagnes de vaste envergure pourront être lancées pour approfondir la prise de conscience islamique et ouvrir les yeux des générations montantes et des jeunes étudiants sur les critères régissant l’effort jurisprudentiel (Ijtihad) et de l’interprétation correcte du Coran ainsi que l’explication des Paroles (Hadith) du Prophète (PSSL).

  • Mettre à contribution les moyens adéquats (tels que l’organisation de séminaires et de débats) pour baliser le terrain à l’étude approfondie des sciences et de la terminologie de la Charia et encourager l’Ijtihad respectueux des normes et prescriptions jurisprudentielles, des fondamentaux de la langue arabe et de l’usage admis de ses termes.

  • Élargir le champ du dialogue méthodologique et positif avec les partisans de la nouvelle doctrine d’interprétation.

  • Encourager les spécialistes des études islamiques à multiplier les réponses scientifiques efficaces et à réfuter leurs thèses et assertions à tous les échelons et plus particulièrement dans le cadre des cursus scolaires et universitaires.

  • Inciter certains étudiants poursuivant des études supérieures en matière de dogme, de Hadith et de Charia islamique, à traiter dans leurs thèses et mémoires des thèmes leur permettant de faire connaître les vérités établies et de répondre par des arguments solides aux allégations fallacieuses des zélateurs de la nouvelle doctrine.

  • Mettre en place un groupe de travail relevant de l’Académie Internationale du Fiqh islamique et créer une bibliothèque complète et comportant l’ensemble des ouvrages parus à ce jour et traitant de ce sujet ainsi que les réponses pertinentes. Ces dispositions pourraient en effet faciliter la coordination entre les différentes institutions se consacrant à la recherche dans le monde islamique et à l’étranger.

Allah est plus Savant

Aller en haut