La transformation, la dilution et l’utilisation d’additifs dans les produits alimentaires et les médicaments

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges et le salut soient

Sur notre Maître Mohamed, Ultime Messager, sur les siens et sur ses compagnons

Résolution Nº 198 (4/21)

La transformation, la dilution et l’utilisation d’additifs dans les produits alimentaires et les médicaments

Le conseil de l’Académie Internationale du Fiqh Islamique de l’Organisation de la Coopération Islamique, réuni en sa vingt-et-unième session à Riyad (Royaume d’Arabie Saoudite) du 15 au 19 Mouharam 1435 (18-22 Novembre 2013).

Apres avoir examiné les recommandations du séminaire du fiqh de la médecine organisé à Casablanca concernant «Le Point de vue concernant certains problèmes de santé» du 8 au 11 Safar, 1418H (14-17 juin 1997), par l’Organisation Islamique des Sciences Médicales au Koweït(OISM), en coopération avec l’Académie Internationale de Fiqh Islamique, et avec la participation de la Fondation Al Hassan II pour la Recherche Scientifique et Médicale concernant le Ramadan (FHRSMR), l’Organisation Islamique pour l’Éducation, la Science et la culture (ISESCO) et le Bureau régional du l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)

Et après avoir suivi les débats et les délibérations qui se sont déroulés à ce sujet, notamment sur « La transformation, la haute dilution et l’utilisation d’additifs dans les produits alimentaires et les médicaments »,

Décide ce qui suit

Premièrement, il incombe à chaque musulman d’observer les prescriptions de la Charia, en particulier dans le domaine de l’alimentation et des médicaments, et ce afin que sa nourriture, ses boissons et ses médicaments soient licites. Allah, de par Sa Miséricorde et afin de faciliter à ses serviteurs le suivi de Ses lois, offre des permissions en cas de nécessité et de besoin, lesquelles sont incluses dans des principes définis par la Charia : «la nécessité autorise l’interdit », « Un besoin public ou individuel est traité comme une nécessité » et « Les choses bénéfiques sont en principe permises tant qu’une preuve de leur interdiction n’est pas établie ». De même, « les choses sont en principe pures tant que la preuve de leur impureté n’est pas établie, » et que l’interdiction de manger ou de boire une chose ne signifie pas que celle-ci est impure au regard de la Charia.

Deuxièmement, les substances interdites ou impures en elle-même ou lorsqu’elles sont ajoutées aux aliments et aux médicaments deviennent des substances autorisées par la Charia selon deux méthodes :

  1. a) La Transformation (Istihalah)

Dans la terminologie du fiqh, le terme (Istihala) transformation désigne « le changement de la nature d’une matière impure ou interdite à la consommation et la transformation de sa substance vers une autre matière différente de la première par son appellation, ses particularités et ses caractéristiques ». Dans la terminologie scientifique courante, il désigne toute interaction chimique complète, telle que: la transformation des huiles et des graisses d’origines différentes en savon, ainsi que la dissociation de la matière en ses diverses composantes, comme dans le cas de la décomposition des huiles et des graisses en acides gras et en glycérine.

Les interactions chimiques peuvent se produire par le biais de procédés scientifiques et techniques et peuvent également avoir lieu – de manière imperceptible – sous différentes formes évoquées par les savants du Fiqh, notamment : l’acétification, le tannage et l’incinération. Si l’interaction chimique est partielle, il n’y a pas transformation (istihala) et, par conséquent, si la substance en question est impure à l’origine elle le restera et il ne sera pas permis de l’utiliser.

Par conséquent ;

(1) Les composantes d’origine animale interdites ou impures, qui subissent une transformation vérifiée, comme décrite ci-dessus, sont considérées comme pures et peuvent être consommées dans les aliments ou les médicaments.

(2) Les composantes chimiques extraites d’origines impures ou interdites, telles que le sang répandu et l’eau des égouts, et dans lesquelles la transformation décrite précédemment n’a pas lieu, ne peuvent être utilisées dans les aliments ou les médicaments. Ainsi, les aliments auxquels du sang a été ajouté, tels que : les saucisses de sang, le pouding noir, les hamburgers de sang, les aliments pour bébés contenant du sang, les pâtes à base de sang, la soupe de sang et autres aliments similaires sont considérés comme impures et interdits, car ils contiennent du sang répandu qui n’a pas subi de transformation.

Quant au plasma sanguin, – substitut peu coûteux du blanc d’œuf-, utilisé dans les tartes, les soupes, les saucisses et les hamburgers, dans différents types de pâtes, telles que les gâteaux, les biscuits, le pouding, le pain, les produits laitiers, les aliments pour bébés, les médicaments, et pouvant être ajouté à la farine, il est jugé halal (licite), car différent du sang dans son appellation, ses particularités et ses caractéristiques et n’a donc pas le jugement du sang.

En ce qui concerne la dilution, l’Académie décide de suspendre sa décision pour de plus d’amples recherches.

L’Académie recommande ce qui suit :

(1) Il est indispensable d’exploiter la peau et les os des animaux abattus de manière légiférée afin d’en extraire la gélatine utilisée dans les aliments et les médicaments dans le but de préserver les ressources du pays et d’éviter les ambiguïtés liées à l’utilisation de produits d’origines interdites par la Charia.

2) Exhorter les responsables des pays musulmans à veiller au respect des conditions et des critères déterminés par la Charia concernant les matières premières et les méthodes de fabrication dans les industries pharmaceutiques et alimentaires.

(3) Les autorités concernées des pays musulmans doivent imposer aux sociétés productrices et importatrices de produits alimentaires en conserves d’indiquer la composition détaillée de chacun de leurs produits de manière claire et dans la langue nationale

4) Inviter l’Organisation Islamique des Sciences Médicales OISM (Koweït) à suivre de près les évolutions du domaine alimentaire et pharmaceutique et à organiser des séminaires -en coopération avec l’Académie- pour les étudier et éclaircir la position de la Charia à leur égard.

Et Allah est Plus Savant

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