S.E. Mullah Abdul Hakim Share’i, ministre de la Justice par intérim sous l’autorité actuelle de l’Afghanistan, a reçu S.E. Prof. Koutoub Moustapha Sano, Secrétaire général de l’Académie internationale du Fiqh islamique (AIFI), et la délégation d’érudits musulmans qui l’accompagnait au siège du ministère de la Justice à Kaboul, en Afghanistan, le mardi 21 Dhu al-Qi’dah 1443 correspondant au 22 juin 2022.
Le Ministre a souhaité la bienvenue à la délégation et l’a remerciée d’avoir visité l’Afghanistan en cette étape difficile que traverse l’État afghan pour faire face à l’autorité actuelle, saluant le grand rôle confié à l’Organisation de la Coopération islamique (OCI) et à l’Académie, notamment dans la défense des intérêts et des droits des musulmans. Son Excellence a également exprimé son aspiration à ce que les savants jouent leur rôle en exhortant leurs pays à aider l’autorité actuelle en Afghanistan, et à la reconnaître comme l’autorité légitime représentant le peuple afghan, notant la fermeté, la lutte et le sacrifice que l’autorité actuelle a fourni au peuple afghan au cours des vingt dernières années.
Pour sa part, le Secrétaire general a exprimé ses sincères remerciements et sa grande gratitude à l’autorité actuelle pour sa généreuse hospitalité et son accueil chaleureux, et à Son Excellence le Ministre pour avoir offert à la délégation l’opportunité de cette rencontre au début de leur visite en Afghanistan, notant à cet égard l’ancienne tradition afghane de glorifier les érudits et de vénérer les saints, louant la sécurité que la délégation a touchée depuis son arrivée à Kaboul, demandant à Allah le Plus Haut de fournir une stabilité continue au peuple afghan.
Son Excellence a ensuite présenté un aperçu sur l’Académie en tant que référence principale de fiqh pour la Oumma à l’intérieur et à l’extérieur du monde musulman. Son Excellence a également parlé des objectifs les plus importants de la visite de la délégation de erudits musulmans, en application des directives des dirigeants du monde musulman, qui est de discuter et de s’engager avec l’autorité actuelle, les savants et les fonctionnaires, sur un bon nombre de questions et de sujets qui préoccupent le peuple afghan, en particulier la question de la tolérance, la coexistence et l’harmonie entre les adeptes des religions et des sectes, la question de l’extrémisme et du terrorisme, et la question de l’éducation et du travail des femmes.
Son Excellence a parlé au nom de la délégation de l’importance de diffuser la culture de la modération, de la tolérance et de la coexistence dans l’Islam, en citant un certain nombre de versets du Noble Coran et de la Sounna. Son Excellence a précisé que “les versets interdisant la contrainte en religion, tels que (Qu’il n’y ait pas de contrainte en religion), (Vous avez votre voie, et j’ai ma voie), (Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants?), sont tous des versets qui établissent la coexistence et la tolérance et l’enjoignent en tout temps et en tout lieu. Cela signifie que l’extrémisme, le fanatisme et le terrorisme sont tous des crimes commis tord au nom de l’Islam, et que l’Islam en est innocent.”
En ce qui concerne la question de l’éducation des femmes, Son Excellence a souligné que “l’éducation en Islam est considérée comme un droit sacré et fixe sur lequel il n’y a aucune contestation. C’est également une grande obligation pour chaque musulman dans la société, et il n’est pas permis de faire une différence entre un homme et une femme, car les textes coraniques et hadiths sur ce sujet ordonnant de chercher la connaissance n’ont jamais fait de différence entre un homme et une femme, ni entre un jeune et un vieux, mais ont plutôt rendu obligatoire la demande de tous. Le verset “Lis” est un ordre de lecture pour le Noble Prophète, PSSL, ce qui est une demande de connaissance, et cette question est un ordre pour toute sa Oumma. De même, le verset (Sont-ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas?) s’adresse à la fois aux hommes et aux femmes, alors il n’y a aucune différence en cela entre l’homme et la femme. De même, le hadith : {la recherche du savoir est une obligation pour tout musulman}, et dans une autre narration {et toute musulmane}, il y a un texte clair que la recherche du savoir est obligatoire pour les deux sexes sans exception.” Son Excellence a ajouté que l’éducation des femmes est l’un des devoirs les plus essentiels et un des meilleurs actes qui assure l’éducation des générations, car la femme est l’école la plus influente qui doit être préparée d’une manière parfaite, ce qui nécessite des efforts concertés et l’exploitation de toutes les capacités afin d’assurer son éducation dans toutes les niveau scolaires modernes et dans tous les domaines dont la société a besoin comme la médecine, les soins infirmiers, l’économie, l’architecture, l’ingénierie, la littérature, les langues et autres.
Quant au travail des femmes, Son Excellence a expliqué que “le travail est une obligation et un devoir pour les deux sexes comme le prouvent les textes du Noble Coran, l’honorable Sounna du Prophète et le consensus de la Oumma. Le Messager d’Allah, PSSL, a pratiqué cela, car ils ont permis aux femmes de travailler et de participer à tous les emplois que les hommes avaient l’habitude de faire, tels que le commerce, la teinture, le tissage, l’enseignement et les soins infirmiers, etc. Le travail est considéré comme un acte d’adoration parmi les actes d’adoration imposés aux deux sexes, tels que la prière, la zakat, le jeûne, le Hadj, la droiture, la justice, la loyauté, l’intégrité, et autres, tout comme l’Islam n’a jamais fait de différence entre un homme et une femme, ou un homme et une femme dans l’accomplissement des devoirs et obligations susmentionnés, de même, il n’a jamais fait de différence entre les sexes dans l’obligation de travailler, et par conséquent, empêcher l’un d’entre eux, homme ou femme, d’accomplir ce grand devoir contredit les enseignements de la vraie religion qui le leur a commandé.” Par conséquent, le travail de la femme est selon les règlements de la Charia mise en place par le gouvernment à chaque époque et pays est en fait une question de consensus entre les savants de la Oumma. Il n’est pas permis de laisser ce devoir clair de la Charia pour des considérations qui contredisent ce qui est indiqué par les textes du Coran, de la Sounna et du consensus. Son Excellence a précisé que “le travail des femmes n’est en aucun cas considéré comme un étalage, l’étalage interdit est plutôt l’étalage de l’ère préislamique dans laquelle les femmes n’adhèrent pas au voile islamique. Aussi le travail de la femme n’est en aucun cas considéré comme une violation de l’ordre de rester à la maison qui a été mentionné dans la sourate Al-Ahzab (Restez dans vos foyers; et ne vous exhibez pas à la manière des femmes d’avant l’Islam (Jâhiliyah)), car le commandement de rester à la maison dans ce verset est spécifique aux épouses du Prophète, comme le stipule le verset, elles ne sont pas comme n’importe quelle femme, et par conséquent, il leur est ordonné de porter deux types de voile, et ce sont : le voile des personnes, le voile du corps, et selon le voile des personnes, elles sont obligées de rester à l’intérieur et ne sortent pas sauf en cas de nécessité, et selon le voile du corps, elles doivent adhérer au voile bien connu de la Charia lorsqu’elles sortent en cas de nécessité. Quant au reste des femmes musulmanes, il est convenu qu’elles sont concernées par le voile des personnes qui nécessite de rester dans les maisons, mais ce qui est obligatoire dans leur cas, c’est le voile du corps, qui nécessite l’adhésion aux règles vestimentaires de la Charia, qui est le voile islamique bien connu.”
Après cette clarification et cette analyse claire de la part du chef de la délégation, la délégation a demandé à l’autorité actuelle en Afghanistan de faire tout ce qui est en son pouvoir pour permettre aux jeunes filles afghanes de retourner au écoles et universites sans interruption. La délégation a donc insisté de manière urgente auprès de l’autorité pour qu’elle permette aux étudiantes des niveaux intermédiaire et secondaire des écoles publiques de retourner à l’école, comme leurs sœurs des écoles privées. La délégation a également demandé à l’autorité de permettre aux femmes afghanes de travailler et de participer aux efforts de renaissance, de progrès et de développement, conformément aux règles de la Charia mise en place par l’autorité en fonction de la réalité afghane.
Son Excellence le Ministre a assuré la délégation de transmettre l’appel des érudits aux autorités concernées et a réitéré ses remerciements à la délégation et l’a invitée à de futures visites.
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