Le Secrétaire Général de l’AIFI Appelle à Renouveler le Contenu du Cours Religieux pour Promouvoir les Valeurs de Modération, de Tolérance et de Coexistence dans les Sociétés
27 November، 2022

Son Excellence Prof. Koutoub Moustapha Sano, Secrétaire Général de l’Académie Internationale du Fiqh Islamique (AIFI), a participé à la deuxième conférence scientifique du Collège des Etudes Islamiques de l’Université Mohamed bin Zayed pour les Sciences Humaines, intitulée «Les Etudes Islamiques dans les Universités : Vers la Promotion des valeurs de la citoyenneté et de la coexistence», du 28 au 30 Rabi’ al Thani 1444H, correspondant au 22 au 24 novembre 2022G, dans la capitale des Émirats arabes unis, Abou Dhabi.

Un certain nombre des meilleurs universitaires, professeurs et chercheurs de l’intérieur et de l’extérieur des Émirats arabes unis ont participé à la conférence, soulignant l’importance du rôle que jouent les études islamiques dans les établissements d’enseignement pour préserver l’authenticité du discours religieux et développer les sciences de la charia d’une manière qui les qualifie pour contribuer au mouvement de développement, de renouvellement et de modernisation. Dans sa session actuelle, la conférence traite de six axes, dont : les études islamiques… vision et contenu, les études islamiques et les méthodes de recherche et d’enseignement, la reconstruction des sciences islamiques dans les universités arabes, les études islamiques et l’intégration des connaissances, et enfin les études islamiques et la promotion des valeurs de coexistence et de citoyenneté.

Son Excellence le Secrétaire Général a participé à la session scientifique principale de la première journée de la conférence sur le thème « Études islamiques : vision et contenu » avec une conférence intitulée « Études islamiques et modernisation de la leçon religieuse ». Au début de son intervention, Son Excellence a exprimé ses remerciements et sa gratitude à la direction de l’université pour avoir organisé et tenu cette importante conférence et pour avoir bien choisi son titre, louant les réalisations scientifiques majeures accomplies par cette université prometteuse dans une période record de son établissement, lui souhaitant plus de succès, et les Emirats Arabes Unis, leadership et peuple plus de progrès, de prospérité et de sécurité et de sûreté perpétuelles.

Son Excellence a ensuite défini le cours religieux comme “une pensée humaine produite par des esprits musulmans visant à établir un lien fidèle entre la révélation fixe et infaillible et la réalité changeante et évolutive, affectée par toutes les conditions sociales et culturelles ainsi que les conditions économiques et politiques, qui se sont succédé dans vécu islamique, en commençant par les changements majeurs et les événements graves qui ont eu un impact évident. Dans le vécu islamique, après l’union du Prophete avec le Compagnon Suprême, PSSL, et en passant par ces grands développements qui se sont produits dans la vie islamique à la veille du contact de la Oumma avec des nations aux civilisations anciennes comme les Perses, les Byzantins, les Pharaons et autres, et en terminant par les défis successifs qui continuent d’empiéter sur la réalité de nos jours…”. Son Excellence a expliqué qu “il n’est pas surprenant que son contenu soit constitué d’un ensemble de jurisprudences et d’opinions que les esprits de ces générations ont débattu sur des questions doctrinales (= kalamistes/theologiens du kalam) et des questions jurisprudentielles (= les fouqaha), et des questions éducatives (=soufis), qui ont toutes été affectées dans leur poursuite par leurs conditions sociales et culturelles dominantes, et par leurs conditions économiques et politiques existantes”. Son Excellence a souligné que la pensée islamique qui a produit la leçon religieuse était, avant les âges de l’imitation, une pensée vivante et mouvante qui accueillait tout ce qui était nouveau et utile, et était ouverte à tout apport sage et rationnel. Que cette leçon religieuse est un riche répertoire qui inclut entre ses côtés les faits de tous les débats intellectuels que l’arène intellectuelle a connu autrefois entre les musulmans et les gens d’autres religions, et il n’est pas surprenant que le spectateur de cette leçon trouve des débats entre ceux connus dans l’histoire comme les Ahlu Sunnah wa Al-Jamaah (Les adherents de la Sounna et de la communauté général des musulmans) et les Chiites d’une part, et entre les Mu’tazila et les Ahlu Sunnah d’autre part. Dans cette leçon abondante, le lecteur sera au courant du débat animé entre les groupes d’Ahlu Sunnah wal-Jama’ah, telles que les Ach’aris, Maturdiyya, Murji’ah et Ahl al-Hadith, et entre les groupes chiites tels que la Zaydiyyah, Imamiyyah dudécimain et Ismailis. les sectes Imamis d’une part, et entre les sectes des sunnites des écoles Hanafi, Maliki, Chafi’i, Hanbali et Dhahiri d’autre part ; et entre les sectes des Imami tells que Jaafari et Zaydi du troisième côté.

En plus de cela, ce qui est inclus dans ceci est une documentation authentique des faits des escarmouches éducatives entre les soufis et les autres gens de la qiblah d’une part, et entre les groupes des soufis entre elles d’autre part. Son Excellence a égallement évoqué que pour l’avancement du cours religieux et de son dans le progré économique et la vie politique contemporaine nécessite un filtrage de ses enjeux, une révision de ses sujets, puis une mise à jour dans ses domaines. Par reviser ses enjeux, on entend la dispense responsable de l’attention à l’ensemble des enjeux doctrinaux, jurisprudentiels et pédagogiques auxquels il n’y a plus lieu de prêter attention, considérant qu’il s’agit d’enjeux historiques purement circonstanciels qui ont disparu avec la disparition de l’ordre social et culturel et les conditions économiques et politiques qui ont contribué à leur formation et à leur émergence, ainsi qu’aux variables dans le contenu doctrinal, jurisprudentiel et éducatif, et en évitant les confusions entre eux, c’est-à-dire en ajoutant des domaines à son contenu pour l’inclure et l’intégrer dans la confrontation des des calamités et les défis de l’époque afin d’enraciner, de la reviser et de diriger …»

Afin de realiser ce but, il convient de renforcer la conscience en se basant sur les dispositions des textes authentique et l’expérience prophétique en contournant et enlevant toutes notions qui les contredisent, en particulier ce qui sépare les fideles, et troisièmement, de renforcer leur prise de conscience de l’impact des conditions sociales et culturelles, économiques et politiques dans ces événements que l’arène islamique a connus à travers l’histoire, et ceux les conditions ont disparu, et ces conditions ont changé, et par conséquent, la réalité contemporaine n’a pas besoin de s’en préoccuper, et de tenir les non-participants responsables de ses conséquences et effets, mais de la prendre, par surprise, comme base pour des relations qui doivent prévaloir entre les peuples et les nations d’une part , et entre les fidèles eux-mêmes d’autre part.

Son Excellence a conclu son discours en invitant la conférence à adopter trois piliers méthodologiques principeaux pour actualiser le contenu doctrinal de la leçon religieuse des idées et des concepts qui empêchent la promotion des valeurs de coexistence et de tolerance, pour les considérations fragmentaires dans les textes du Coran et de la Sounna qui ont été soulevées dans le cas des non-musulmans en général, et dans le cas des Gens du Livre en particulier, et pour empêcher la confiscation de nombreux textes spécifiques basés sur des interprétations hors contexte et sans consideration des raisons de revelation et d’opposer des textes juridiques sans prêter attention à la méthode de gradation et de sollicitation sur laquelle ces textes sont basés, et en même temps prévenir l’utilisation irresponsable et inexacte de nombreux termes juridiques clairs et stables avec des concepts spécifiques, et avec des contextes historiques bien connus et clairs, tels que la loyauté et désaveu, le djihad , la sécurité, la hakimiya, la djahiliya, la mécréance, la jizya, la tutelle supreme, etc.

Par conséquent, il est nécessaire de faire prendre conscience que les dispositions juridiques liées à la sécurité, à la sûreté, à la paix, au djihad, à l’administration, à la gouvernance et au système judiciaire sont des dispositions dites “sultanites” auxquelles les personnes ordinaires ne sont pas adressés et qui ne les concernent pas.

Il est aussi indispensable de prendre conscience des rangs multiples et différents des actions du Noble Prophète, PSSL, en distiguant ses actions en tant qu’imam et dirigeant, ses actions en tant que commandant en chef de l’armée forces, ses actions en tant que juge, et ses actions en tant que mufti..etc. Les sectes, qui sont à la fois celles qui se sont produites lors du conflit entre les compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux tous, de sorte que les gens se sont divisés en Sunnites, Kharijites et Chiites, ou sont ces différences qui ont éclaté entre les fidèles pendant les dynasties Omeyyades, Abbassides et Seldjoukides, de sorte que les gens se sont divisés en Sunnites et Mu’tazila, puis Sunnites et Ahl al-Hadith, ou ces différences qui a eu lieu entre les gens du hadith et les mystiques et autres.

Ces différences et d’autres sont des différences purement historiques qui sont apparues entre les peuples de la Oumma à la suite de conditions sociales et culturelles qui se sont estompées et ont disparu, et à cause de conditions économiques et politiques qui se sont estompées et ont pris fin. Il est indispensable de prêter attention à leurs conditions sociales et culturelles existantes et de se concentrer sur leurs conditions économiques et politiques dominantes, afin de les orienter, de les établir et de les rationaliser.

Quant au troisième pilier méthodologique, il est représenté par un travail sérieux et responsable afin de supprimer les différences dans les questions doctrinales et éducatives du cercle du bien et du mal, et d’éviter d’utiliser les termes “gens de désirs, gens d’égarement et gens d’hérésie” pour décrire les adversaires dans les questions doctrinales et éducatives. De même que la différence dans les questions jurisprudentielles, et les juristes s’abstiennent de décrire leurs adversaires avec les descriptions mentionnées. Ainsi, il est indispensable d’empêcher le recrutement les gens de la pensée extrémiste pour eviter d’excommuniquer les monothéistes, chasser les fidèles, faire sauter les prosternés, et empêcher les groupes terroristes de le prendre comme une grande oasis dans laquelle ils rôdent pour profaner le sang infaillible, violer les honneurs gardés, et anéantir les biens préservés, et ce afin d’empêcher tous les agitateurs de s’infiltrer et accuser les individus, les dirigeants, les savants, les sociétés, et les états.

Son Excellence a ajouté que la reference pour cela est celle du Prophète, qui a divisé les moujtahids en matière d’ijtihad en bons et erronés, et a attribué deux récompenses pour les bons, et une seule récompense pour l’erroné. La tradition ne distinguait pas les moujtahids en matière doctrinale et éducative des moujtahids en matière jurisprudentielle, ce qui fait de la distinction entre eux un écart grave qui appel à la consideration serieuse.

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