A l’aimable invitation du Ministère des Affaires Etrangères du Royaume d’Arabie Saoudite et de l’Organisation de la Coopération Islamique, S.E. Prof. Koutoub Moustapha Sano, Secrétaire Général de l’AIFI, a prononcé un discours lors de la conférence internationale intitulée “La Femme en Islam: Statut et Autonomisation”, le mardi 23 Rabi Al-Akhir 1445, correspondant au 7 novembre 2023 à Djeddah.
Son Excellence a commencé son discours lors de la première session scientifique en disant : Je voudrais tout d’abord exprimer mes remerciements et mon appréciation au Royaume d’Arabie Saoudite, représenté par son ministère des Affaires étrangères, et à notre organisation, l’Organisation de la Coopération islamique, pour avoir organisé cette conférence à un moment critique que traverse notre Oumma. “C’est un moment sensible où l’on assiste jour après jour à l’humiliation, au mépris et à la régression des droits reconnus par l’Islam aux femmes musulmanes et aux femmes en général.”
Son Excellence a ensuite parlé du statut des femmes dans les textes religieux et leur application, en déclarant : “Ce n’est un secret que l’Islam est juste envers les deux en leur donnant des droits égaux. Cependant, bien que l’Islam définisse les droits et les devoirs des femmes de manière claire et détaillée, le lecteur de notre patrimoine islamique, en particulier les livres qui traitent des droits et des devoirs des femmes dans l’Islam, constate que ces livres concentrent leur discours sur ces droits et ces devoirs en mettant l’accent sur un type spécifique de femme, à savoir la femme qui s’occupe du foyer, qui s’est mariée et qui est la mère, et qu’ils parlent rarement de la femme qui n’est ni une mère, ni une épouse, ni une nounou, ce qui rend sa vision des droits et des devoirs discutable et problématique”. Son Excellence a ensuite parlé de l’importance de traiter les questions relatives aux femmes, en particulier leurs droits et leurs devoirs, que l’Islam a décidés et définis par le biais de quatre fondements méthodologiques, le premier étant l’exhaustivité de la mission des hommes et des femmes, le deuxième étant la prise en compte des objectifs de la Charia à partir des textes juridiques relatifs aux droits et aux devoirs dans l’Islam, et le troisième étant l’équilibre entre les intérêts et les maux lors de la détermination des droits et des devoirs. La quatrième base est la prise en compte des conséquences des actes qui résultent des droits et des devoirs. Son Excellence a ensuite expliqué ce que signifient ces quatre fondements méthodologiques, en se concentrant sur les deux premiers d’entre eux. En ce qui concerne le premier fondement, Son Excellence a precisé : “Le principe du texte d’attribution est général et complet, sauf ce qui est attribué par la Charia avec une preuve spéciale, et cette lettre exige que tous les droits inaliénables des hommes soient également fixés pour les femmes, et il n’est pas permis de différencier ces droits sauf par un texte correct, explicite et clair provenant directement du Coran et de la Sounna, de même que les devoirs imposés par la Charia aux hommes, ils sont également obligatoires pour les femmes, sauf ce qui a été exclu.
Quant au deuxième fondement, Son Excellence a expliqué “qu’il s’agit de la nécessité de prendre en compte les objectifs de la Charia dans les textes qui déterminent les droits et les devoirs, et les plus importants de ces objectifs sont au nombre de trois, à savoir ” l’objectif de l’intégration fonctionnelle, qui vise à intégrer les hommes et les femmes pour qu’ils accomplissent ensemble la tâche de la succession de Dieu sur terre en construisant l’univers et en réalisant le bonheur dans les deux foyers, et un rapport pour cela, de nombreux versets ont été mentionnés dans le Saint Coran pour se référer et alerter sur cette intégration fonctionnelle, car Le Plus Haut a dit : “Il n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et Son messager ont décidé d’une chose d’avoir encore le choix dans leur façon d’agir. Et quiconque désobéit à Allah et à Son messager, s’est égaré certes, d’un égarement évident.” Al-Ahzaab, 33:36.
Son Excellence a ensuite parlé de la deuxième finalité qui doit être invoquée lors de l’examen des textes juridiques qui définissent les droits et les devoirs, à savoir : “Le but de la justice et de l’égalité dans la récompense et la punition, selon lequel les droits et les devoirs des hommes et des femmes sont égaux, car ils supportent les conséquences des actes de récompense ou de punition, par exemple, les peines prescrites par l’Islam pour le crime de vol ne font pas de différence entre l’homme et la femme. En conséquence, le principe est l’égalité en droits et en devoirs, sauf rarement, et cet objectif devrait être invoqué lorsque l’on parle des droits et des devoirs des femmes, en déclarant qu’ils sont les mêmes que les droits inaliénables des hommes et les mêmes devoirs des hommes, et qu’il n’y a pas de différence entre les hommes et les femmes à cet égard. Quant au troisième objectif qu’il convient de noter en examinant les textes juridiques contenus dans les droits et les devoirs, il s’agit de la soumission à Allah le Plus Haut pour les hommes et les femmes, qui sont tous deux chargés des mêmes commandements imposés par le Legislateur dans le domaine de la foi, du culte, des transactions, du mariage et des contrats. Son Excellence a ensuite parlé d’un certain nombre de droits éducatifs, culturels, sociaux, économiques et politiques importants reconnus par l’Islam aux femmes, tels que le droit à l’éducation, le droit au travail, le droit d’acquérir et de gagner, le droit de posséder des biens, le droit de prêter allégeance, le droit de se présenter et d’être nommé, comme les droits inaliénables des hommes, en soulignant que les droits susmentionnés sont prouvés par les mêmes textes qui prouvent les mêmes droits que ceux des hommes. Son Excellence a expliqué l’importance de recourir au Livre d’Allah et à la Sounna de Son Messager (PSSL), en tant que sources éternelles et contraignantes auxquelles il faut se référer pour s’assurer qu’un droit ou un devoir a été réservé aux hommes ou aux femmes, si nous ne trouvons pas de texte et s’il n’y a pas de preuve, l’original reste tel qu’il est, et l’original reste tel qu’il était jusqu’à ce qu’une preuve vienne prouver le contraire.
À la fin de son discours, Son Excellence a souligné l’importance de se référer aux textes du Livre glorieux et à la Sounna du Prophète afin de confronter les “coutumes” qui empêchent les femmes d’être habilitées par leurs droits légitimes et les empêchent d’accomplir leurs devoirs dans les domaines de la pensée, du travail, de l’économie, de la société, de la politique et d’autres. Il a ajouté : “Si nous trouvons une pratique, une coutume ou un comportement qui contredit les droits établis par la Charia et l’ensemble des devoirs, alors notre noble initiation est claire sur la manière de traiter ces coutumes, pratiques et traditions en se basant sur le Tout-Puissant qui dit : “Ce n’est pas pour un homme croyant ou une femme croyante, si Allah et Son messager ont décrété un ordre, qu’ils devraient avoir un choix différent, et quiconque désobéit à Allah et à Son messager s’est égaré d’une manière évidente”.
Son Excellence a conclu son discours en soulignant les caractéristiques de la loi islamique, à savoir sa flexibilité, sa capacité et sa validité en tout temps et en tout lieu, en déclarant : “Notre Charia est la conclusion des lois, et elle est la conclusion des messages et des prophéties, et par conséquent, ses dispositions et ses enseignements sont complets et valables en tout temps et en tout lieu, et elle n’aurait pas été complète, exhaustive et valable en tout temps et en tout lieu si ses dispositions n’avaient pas été justes, flexibles, et larges”.
Fin.
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