Le Secrétaire général de l’AIFI participe à la Conférence internationale sur la fatwa dans les sociétés contemporaines
2 February، 2024

En tant qu’invité à la Conférence sur les Fatwas dans les sociétés contemporaines organisée par le Conseil islamique de Singapour sous les auspices du ministère du Développement social et familial et du ministère chargé des Affaires musulmanes à Singapour, le Secrétaire général, S.E. Dato’ Professor Koutoub Moustapha Sano, a prononcé un discours d’ouverture intitulé “Concevoir des approches collaboratives et interdisciplinaires pour développer des Fatwas nuancées et contextualisées”, le samedi 02-03 février 2024 dans la capitale de Singapour.

Son Excellence a commencé son discours en exprimant ses sincères remerciements et son appréciation à la République de Singapour pour avoir choisi un sujet pertinent et important pour la conférence. Il a également exprimé son plaisir de participer à cette importante conférence qui discute des approches et des méthodes utilisées pour mettre à jour les fatwas et développer les institutions de la fatwa dans différents contextes.

Son Excellence a souligné que la fatwa a été le principal recours des musulmans à travers l’histoire pour connaître les dispositions de la charia sur les calamités et les développements, et qu’elle est essentielle pour façonner l’esprit musulman contemporain, définir son identité et sa vision d’elle-même, de sa société et du monde qui l’entoure. La sagesse du Seigneur des mondes a voulu que la tâche d’expliquer et de clarifier les règles de la charia soit limitée à un groupe d’érudits distingués qui combinent la connaissance de la charia et la connaissance de la réalité, et sa grande sagesse a voulu que la pratique de cette industrie honorable reste sacrée tout au long de l’histoire, en fonction de son impact sur les perceptions et les nouveaux développements.

Son Excellence a également parlé de l’importance de la fatwa et de sa méthodologie : “La fatwa est désormais pratiquée par le biais de journaux, de magazines, de stations de radio, de chaînes satellitaires, de pages web, de téléphones fixes et mobiles, de messages électroniques et d’autres moyens de communication, ce qui a profondément accru son impact sur les individus et les sociétés. Toutefois, il est regrettable de constater aujourd’hui que des personnes non qualifiées pour la fatwa osent l’utiliser comme un véhicule de notoriété, de popularité trompeuse et comme un moyen bon marché de répandre la sédition, les vices et l’agitation. Il est donc nécessaire de mettre en place un mécanisme de protection de cette honorable profession en établissant un cadre fondé sur la charia qui protège les personnes et les sociétés des fatwas aberrantes émises par des personnes non qualifiées, empêche la manipulation des règles religieuses et ses effets néfastes sur la sécurité intellectuelle des personnes et des sociétés, tels que la propagation du fanatisme et de l’extrémisme dans les pensées et les comportements”.

Son Excellence a réaffirmé le rôle des institutions de la fatwa dans les affaires publiques, en déclarant : “Il est essentiel que ceux qui émettent des fatwas sans être dûment qualifiés comprennent que les fatwas sur des questions d’intérêt public sont du ressort des institutions de la fatwa, et non des savants individuels. Il a également souligné l’importance de demander des comptes à ceux qui mettent en péril le bien-être et la sécurité du public et à ceux qui manipulent les religions et les croyances des gens par le biais de fatwas illégales et malavisées sur des questions d’intérêt public.

Son Excellence a donné un aperçu complet de la méthodologie de l’Académie en matière d’émission de fatwas: “L’approche de l’Académie se caractérise par des résolutions et des recommandations systématiques visant à apporter des solutions conformes à la charia aux problèmes contemporains auxquels sont confrontés les musulmans du monde entier. Depuis sa création, l’Académie s’est engagée à transformer l’émission de fatwas d’une tâche individuelle en une tâche institutionnelle organisée, évitant ainsi l’improvisation, le hasard et le chaos. Cela nécessite un suivi vigilant de la myriade de questions, de défis et de développements qui continuent d’avoir un impact sur la vie contemporaine, et la conception de moyens et de méthodes rationnels pour y répondre”.

Son Excellence a également appelé les organes et institutions de l’Ifta à tirer le meilleur parti des TIC afin de communiquer leurs fatwas aux citoyens, tout en faisant preuve de prudence et d’attention et en ne confondant pas les constantes et les variables lorsqu’ils émettent des fatwas, et à suivre de près les questions et les évolutions pour les traiter et clarifier leurs décisions afin de permettre aux citoyens de connaître les décisions de la charia sur ces questions et évolutions. Enfin, les institutions de l’Ifta devraient être un modèle de discipline, de transparence et d’organisation, en évitant l’improvisation et la précipitation lorsqu’elles traitent de nouveaux développements et de nouvelles questions, afin de formuler des fatwas neutres et précises.

Parlant des fondements de la fatwa, Son Excellence a souligné la capacité de la fatwa à répondre aux besoins des gens et à fournir des solutions appropriées qui s’appuient toujours sur la charia et les lieux en raison de ses principes sains et de ses règles souples qui visent à réaliser l’intérêt et à prévenir les méfaits grâce à une recherche scientifique étudiée, à bénéficier du fiqh des imams des huit écoles de droit. Son Excellence a expliqué que l’Académie révère la jurisprudence des huit écoles, respecte leurs imams et refuse de leur porter préjudice sous quelque prétexte que ce soit, soulignant sa conviction que ces imams sont tous des imams de guidance, conformément à la règle fondamentale “il n’y a pas de déni en matière d’ijtihad” et à la règle “l’ijtihad n’est pas rejeté par la même chose”.

Compte tenu du fait que le Singapour étant une société multiethnique, multiculturelle et multireligieuse, Son Excellence a demandé que la fatwa soit institutionnalisée plutôt qu’individualisée afin d’éviter les contradictions et les incohérences qui pourraient conduire à des conflits, à la fragmentation et à des désaccords honteux. Il a également appelé à l’utilisation des technologies modernes et des moyens de communication pour aider à développer et à faire progresser la renaissance de la fatwa de manière à éviter les fatwas individuelles.

En ce qui concerne les défis auxquels sont confrontés l’Ifta et ses institutions, en particulier Singapour, Son Excellence a souligné la nécessité d’un travail assidu et d’une réflexion judicieuse afin de suivre le rythme des développements, des transformations et des changements dans tous les domaines de la vie pour les mettre au service de l’Islam, des musulmans et de l’humanité dans son ensemble.

À la fin de son intervention, Son Excellence a renouvelé son aimable invitation aux institutions de la fatwa lors de la conférence du Secrétariat général des maisons et autorités de la fatwa au Caire à rappeler les cinq valeurs pour rationaliser et guider les institutions contemporaines de la fatwa. Ces cinq valeurs sont : l’institutionnalité, la crédibilité, la pertinence, la méthodologie et le professionnalisme. Son Excellence a également exprimé l’espoir que la vision islamique du monde parviendra à assurer le bonheur des êtres humains, à rejeter la violence, les discours de haine et l’exclusion, et que les appels à l’édification de sociétés fondées sur les valeurs d’amour, de fraternité, de tolérance, d’harmonie et de paix durable se concrétiseront.

Aller en haut