LA POSITION DE L’ISLAM VIS-À-VIS DU FANATISME, DE L’EXTRÉMISME ET DU TERRORISME

Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux

Louanges à Allah, Seigneur des Mondes. Que les éloges et le salut soient

Sur notre Maître Mohamed, Ultime Messager, sur les siens et sur ses compagnons

RÉSOLUTION N° 154 (3/17)

LA POSITION DE L’ISLAM VIS-À-VIS DU FANATISME,

DE L’EXTRÉMISME ET DU TERRORISME

Le Conseil de l’Académie Internationale du Fiqh Islamique, de l’Organisation de la Conférence Islamique, réuni en sa 17e session à Amman (Royaume Hachémite de Jordanie) du 28 Joumada Al-Awal au 2 Joumada Al-Thani 1427H (24-28 Juin 2006) ;

Ayant pris connaissance des études soumises à l’Académie concernant la position de l’Islam vis-à-vis du fanatisme, de l’extrémisme et du terrorisme », et ayant suivi les débats qui se sont déroulés à ce sujet ;

Et ayant pris connaissance de la résolution n° 128 (2/14) de l’Académie sur « les droits de l’homme et la violence internationale », qui définit le terrorisme comme «l’action d’agresser, effrayer ou menacer physiquement ou psychologiquement un être humain et émanant d’un État, d’un individu ou d’un groupe d’individus, que cet acte soit dirigé contre la vie de la victime, sa foi, son honneur, son esprit ou ses biens, quel qu’en soit le moyen ou la forme de corruption sur terre utilisés dans ce but».

Ayant pris note des résolutions et recommandations contre le terrorisme adoptées par les différentes conférences officielles et populaires à l’échelle du monde arabo-musulman, qui soulignent la nécessité de traiter les causes sous-jacentes du terrorisme à la racine et de barrer la route aux terroristes, tout en réitérant leur attachement au droit des peuples occupés de recourir à la lutte armée ;

Et se référant au Message d’Amman du 26 Ramadan 1425H (9 novembre 2004) ;

DÉCIDE CE QUI SUIT :

  • Tous les actes de terrorisme sous toutes ses formes et manifestations sont illicites et sont considérés comme des actes criminels entrant dans le cadre de la notion jurisprudentielle de la Hiraba (brigandage) indépendamment du lieu où ces actes ont été perpétrés et de l’identité de leurs auteurs. Tout individu, groupe d’individus, ou État qui participerait directement ou indirectement à des actes de terrorisme, les financerait ou les soutiendrait, sera considéré comme terroriste. Le terrorisme peut également être pratiqué par un État ou un groupe d’États contre un ou plusieurs autres États.

  • Une nette distinction doit être faite entre les crimes terroristes d’une part et la résistance légitime à l’occupation par les moyens permis par la Charia d’autre part, car la résistance à l’occupation est un acte visant à lever une injustice et à recouvrer des droits spoliés qui est légitimé par la Charia, par le bon sens et par les conventions internationales.

  • La lutte contre le terrorisme doit commencer par la recherche d’une solution aux causes sous-jacentes de ce fléau, au nombre desquels : l’exagération, l’extrémisme, le fanatisme et la méconnaissance de la Charia islamique. Le terrorisme peut également avoir pour alibi la violation des droits humains, la négation des libertés politiques et de la liberté d’opinion, la frustration, l’exclusion et l’instabilité économique, sociale et politique.

  • Réaffirmation des dispositions de la résolution de l’Académie mentionnée précédemment, soulignant que le Djihad visant à défendre la foi islamique ou les territoires musulmans et à les libérer du joug de l’occupation étrangère n’a rien à voir avec le terrorisme aussi longtemps que l’on respectera les prescriptions de la Charia.

LE CONSEIL RECOMMANDE ÉGALEMENT CE QUI SUIT :

  • Renforcer le rôle des Oulémas, des Fouqahas, des prédicateurs et des institutions académiques générales et spécialisées dans la sensibilisation à la nécessité de lutter contre le terrorisme et d’en extirper les causes à la racine.

  • Inviter tous les médias à faire preuve de circonspection dans la présentation des informations et des reportages surtout lorsqu’il s’agit d’actes terroristes. Ces médias se doivent aussi d’éviter tout amalgame entre le terrorisme et l’Islam, sachant pertinemment que les actes de terrorisme furent commis par le passé et continuent d’être commis aussi par des personnes appartenant à d’autres religions et cultures.

  • Inviter les institutions scientifiques et éducatives à montrer l’Islam sous son visage radieux, en mettant en relief les valeurs de tolérance, d’amour, de communication avec l’autre et d’entraide dans le bien.

  • Demander au Secrétariat de l’Académie de continuer à accorder tout l’intérêt requis à cette question en organisant des séminaires, des colloques et des ateliers, en vue d’expliciter les prescriptions de la Charia relatives à la dénonciation, la prohibition et l’élimination du terrorisme. Des efforts doivent être également déployés en vue d’élaborer un cadre global et exhaustif au regard de la Charia couvrant tous les aspects du problème.

  • Appeler les Nations Unies à concentrer leurs efforts sur la lutte contre le terrorisme, le renforcement de la coopération internationale dans ce domaine et l’élaboration d’un ensemble de critères internationaux fixes permettant de distinguer les différentes formes de terrorisme.

  • Inviter les États et les gouvernements du monde entier à accorder la priorité absolue à la coexistence pacifique, à bannir toute occupation par la force des territoires d’autres États, à ne pas contester le droit des autres nations à l’autodétermination et à asseoir leurs relations avec les autres sur la base de l’égalité, de la paix et de la justice.

  • Inviter les pays occidentaux à réviser leurs programmes pédagogiques qui sont entachés d’une perception tronquée de la religion musulmane, et à empêcher leurs différents médias de commettre des actes délibérés et préjudiciables à l’image de l’Islam pour barrer la route à la culture de l’hostilité et de la haine.

Allah est plus Savant
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