Dr. Abdulfatah Abnaouf: L’IA représente une opportunité pour réaliser des avancées majeures en droits de l’homme.
30 June، 2024

Suite à l’invitation de la Commission indépendante et permanente des droits de l’homme de l’OCI, le Dr Abdulfatah Mahmoud Abnaouf, Directeur du Département de la planification et de la Coopération internationale, a représenté le Secrétaire général de l’Académie en présentant un article scientifique à la 23e session ordinaire de la Commission culturelle de l’OCI sur le thème « L’influence de l’intelligence artificielle (IA) sur les droits de l’homme : Défis et opportunités », le dimanche 24 Dhoul Hidja 1445, correspondant au 30 juin 2024, au siège de l’OCI à Jeddah.

Le Dr. Abnaouf a commencé sa présentation lors de la première session, qui était intitulée « Droits de l’homme internationaux et islamiques : Une perspective normative et Charia sur l’intelligence artificielle», en exprimant ses remerciements et son appréciation à la Commission permanente indépendante pour l’organisation de cette conférence sur ce sujet crucial, reflétant l’attention constante et diligente de l’OCI à tout ce qui est lié aux droits de l’homme. Il a ensuite évoqué les dispositions de la Charia et ses principes saints visant à réaliser le bonheur de l’homme à travers tout développement scientifique conduisant à l’amélioration de ses capacités à réaliser le principe de prospérité sur la terre, en accordant l’importance nécessaire à notre riche patrimoine intellectuel, qui compte parmi ses rangs de grandes valeurs basées sur le service de l’humanité, l’élimination des embarras et des difficultés, et la volonté de faciliter leur vie et leur mission terrestre. Il a souligné que la jurisprudence islamique est compatible avec tous les aspects de la vie et qu’il n’y a pas d’incident ou de fait qui ne soit abordé dans le Coran et la Sounna, comme l’a dit l’imam Al-Chafi’i: “Aucun malheur n’arrive à un adepte de la religion de Dieu sans que le Livre Sacré de Dieu n’offre la guidance pour y faire face.”

Le Dr. Abnaouf a souligné que l’IA fait en fait partie de l’intelligence humaine et que l’intelligence humaine est celle qui l’a produite, qu’elle s’en est détachée et qu’elle surpasse aujourd’hui le maître qui l’a créée et qu’elle pourrait peut-être la remplacer dans un avenir proche. Il faut donc activer les valeurs optimales pour guider le comportement de ceux qui travaillent au développement de ce logiciel afin que cette éthique et ces valeurs soient régies par des objectifs majeurs qui réalisent la préservation de l’humanité, remplissent les cinq objectifs de la Charia qui portent en eux des lignes directrices et des intentions qui guident et orientent le comportement sur la base des textes fondateurs de l’islam et des maximes de la jurisprudence isamique qui guident les nouveaux enjeux dans la religion. Ceci en tenant compte des conséquences et de l’arbitrage des intérêts ainsi que des inconvénients qui émergent du développement rapide des applications de l’IA dans les différents domaines de la vie ainsi que la diversité des connaissances appliquées et des sciences naturelles.

Il a ensuite abordé l’influence de l’IA sur les droits de l’homme et l’établissement de lignes directrices et de fondements permettant de tirer le meilleur parti de cette intelligence dans le domaine des droits de l’homme. Pour ce faire, il faut prendre en compte les cinq objectifs de la Charia dans le contexte de l’IA, qui peuvent représenter le cadre pour vérifier et protéger cette intelligence et en faire une intelligence au service de l’homme, à l’instar de son intelligence naturelle et de son intelligence réelle. Bien que cette nouvelle technologie ne soit pas née dans nos pays, elle est aujourd’hui devenue l’une des facilités qui peuvent être ajoutées aux dons infinis de Dieu. La pierre angulaire de l’IA a été posée à partir de ces sciences complexes, des mathématiques, des algorithmes, etc., qui ne sont que le produit d’une grande fondation de la civilisation islamique et d’un héritage laissé par de grands scientifiques musulmans tels qu’Ibn al-Haytam et al-Khwarizmi, qui a fondé les mathématiques modernes, et d’autres qui étaient en avance sur leur temps dans ce domaine. Toutefois, dans le même temps, cette nouvelle innovation peut se transformer en malédiction, à Dieu ne plaise, et nous craignons qu’elle ait un impact destructeur sur l’individu et la société.

Il a ensuite souligné que si nous examinons cette intelligence à travers cette logique, nous pouvons mettre en place des lignes directrices qui l’empêchent de devenir un outil de destruction dans nos sociétés en évitant qu’elle ne nuise et ne corrompe l’âme et ce qui affecte négativement la diversité humaine afin de préserver l’honneur et la famille, et d’empêcher la violation des droits d’autrui, en cherchant à les diffamer ou à les détruire dans leur avenir ou à causer du tort à leur vie privée. Il ne faut pas l’utiliser d’une manière qui porte atteinte à la religion, mais plutôt en faire un moyen de promouvoir la prise de conscience des enseignements de notre foi, de promouvoir la prise de conscience des droits de l’homme et des dispositions qui les renforcent dans le cadre de notre Charia, comme l’adhésion à l’éthique et aux principes profonds de l’Islam.

Le Dr. Abnaouf a conclu en declarant : “Nous esperons que cette intelligence soit au service de l’être humain, qu’elle l’aide à atteindre les cinq objectifs de la Charia et leurs résultats, qu’elle soit au service de notre religion, qu’elle préserve nos biens, notre vie et notre foi. Cette intelligence devient alors ce que nous appelons notre marchandise qui nous a été rendue”

Il convient de mentionner que l’AIFI a inclus ce sujet à l’ordre du jour de sa vingt-sixième session qui se tiendra au Qatar en novembre 2024, car ce sujet concerne l’élément le plus important, à savoir l’être humain, que Dieu a créé pour qu’il prospère sur la terre et en tire profit pour son bonheur dans ce monde et dans l’au-delà. Afin d’atteindre ces objectifs, nous devrions étudier la mesure dans laquelle l’humanité peut bénéficier de l’IA dans l’élaboration de lois, de lignes directrices et d’initiatives régionales et internationales qui suivent le rythme des efforts déployés par les erudits et les experts pour adapter ce nouveau venu d’une manière qui préserve, sauvegarde et protège les droits de l’homme dans les États membres de l’OCI et dans le monde entier.

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