S.E. Prof. Koutoub Moustapha Sano, Secrétaire général de l’Académie internationale du Fiqh islamique, a participé à la 11ème Conférence de Doha sur la finance islamique sur le thème de « L’intégration de la blockchain, l’intelligence artificielle et l’avenir de la finance islamique », tenue sous le patronage de S.E. Cheikh Mohammed bin Abdulrahman bin Jassim Al Thani, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, avec la participation de nombreuses organisations et institutions financières locales et internationales, à l’hôtel Ritz-Carlton de la ville de Doha, le mardi 8 avril 2025.

Le Secrétaire général a commencé son discours par des louanges et des remerciements à Allah et en envoyant des bénédictions et de la paix sur le meilleur de Sa création, le Prophète Mohamed (PSSL), puis a exprimé sa gratitude et sa reconnaissance aux dirigeants et au peuple qataris pour leur hospitalité, exprimant ses plus profonds remerciements et sa reconnaissance pour l’avoir invité à participer à cette importante conférence, en particulier au Dr Osama Al Durei, PDG de Bayt Al Mashura, pour ses efforts remarquables dans l’organisation de cette importante conférence de haut niveau.

Dans son discours, Son Excellence a souligné que la révolution numérique dont le monde contemporain est témoin « n’est pas un boom temporaire, mais une transformation et un développement profonds qui exigent de nouvelles approches, des perceptions flexibles et des réponses réalistes. Le monde évolue rapidement vers des transformations accélérées menées par l’intelligence artificielle et les technologies de la blockchain. Par conséquent, aborder l’avenir de la finance islamique au milieu de ces changements est une conversation responsable. Étant donné qu’il s’agit d’un modèle économique intégré qui allie originalité et contemporanéité, efficacité économique et crédibilité de la valeur, et qui repose sur des objectifs élevés, il s’agit d’un système global qui vise à promouvoir la richesse et la prospérité, à réaliser la justice dans sa distribution, à assurer la clarté dans son gain, à protéger les droits qui y sont liés et à le préserver de toute agression, afin de parvenir à un bien-être global pour l’individu, la société, la nation et le monde. » Son Excellence a souligné que « les cinq objectifs de l’investissement selon la Charia sont pas séparés de l’esprit de la révolution technologique actuelle, mais s’harmonisent plutôt avec elle, car ils orientent l’argent vers le service de l’homme plutôt que vers son exploitation, et favorisent l’utilisation de l’argent plutôt que sa sanctification. » L’avenir de la finance islamique est donc indissociable de celui de ces nouvelles dynamiques qui ont modifié les contours des marchés, transformé les concepts d’investissement et créé des outils d’échange, de contractualisation et de planification financière non conventionnels. Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons revisiter avec prudence plusieurs méthodes traditionnelles de financement et d’investissement pour explorer de nouveaux horizons d’efficacité, de transparence et l’innovation.”

Son Excellence a également déclaré : « Ces technologies représentent une opportunité stratégique pour développer la finance islamique et accroître son efficacité », soulignant l’importance de l’utilisation de la technologie blockchain pour conclure et mettre en œuvre les contrats de la Charia tels que murabaha, mudaraba, ijarah et musharaka, conformément aux résolutions collectives et aux normes de la charia, sans intermédiaires, sans risque de gharar et sans retard dans l’exécution, afin de parvenir à la réalisation des principes de la finance islamique. Il peut également être utilisé pour gérer les sukuk islamiques de manière intelligente et précise en émettant des sukuk intelligents qui suivent le mouvement des actifs et réagissent à leurs changements en temps réel, augmentant ainsi l’efficacité du contrôle et de l’audit, et assurant une plus grande transparence et fiabilité. » Son Excellence a ensuite parlé de l’importance de tirer le meilleur parti de l’intelligence artificielle, qu’il a décrite comme « un véritable miracle de notre époque, avec sa capacité extraordinaire à analyser une énorme quantité de données et à en extraire des informations précises qui contribuent à prendre des décisions de financement et d’investissement plus rationnelles et cohérentes avec la charia. Cette intelligence peut donc être utilisée pour améliorer les processus d’évaluation des risques, fournir des conseils financiers spécialisés, renforcer la supervision et l’audit de la Charia en détectant tout écart par rapport aux résolutions collectives et aux normes de la charia, améliorer la gouvernance de la charia, renforcer la conformité à la Charia et accroître la confiance dans les institutions financières islamiques. »

Par ailleurs, Son Excellence a précisé que bénéficier de l’intégration de ces deux technologies représentait une opportunité en or pour restructurer l’ensemble du système financier islamique sur de nouvelles bases alliant intelligence analytique et sécurité technologique, ainsi qu’entre vision et mise en œuvre, et entre flexibilité et discipline. Il a souligné que cette intégration espérée « ne peut être réalisée qu’à travers une vision globale et un cadre réglementaire fort qui préservent l’identité précieuse de la finance islamique et assurent une utilisation responsable et éclairée des technologies modernes. Elle nécessite également de préparer des compétences scientifiques et de qualifier des cadres humains qui ont une compréhension approfondie de la charia, une connaissance étendue de la technologie et la capacité d’harmoniser les deux. Par conséquent, la coopération entre les différentes composantes du système financier islamique (représentées par les institutions d’infrastructure de l’industrie financière islamique, les régulateurs, les banques et les institutions financières, ainsi que les entreprises technologiques) est nécessaire de toute urgence pour créer un environnement favorable à la finance islamique. Notre objectif est de créer un environnement qui soutienne l’innovation, encourage l’expérimentation et garantisse le respect de la Charia.»

À la fin de son discours, Son Excellence a conclu en ces termes: « Nous espérons que cette conférence étonnante sera le véritable point de départ d’un changement qualitatif dans l’évolution de la finance islamique, et que les discussions qui y seront menées permettront d’élaborer des visions scientifiques matures et des résultats pratiques efficaces qui rétabliront la finance islamique dans son rôle éthique et missionnaire, en général, et la finance islamique en particulier. Ils permettront de raviver l’humanisme au sein de l’économie, d’atteindre un bien-être global pour l’individu et la société, et de promouvoir l’intégration souhaitée et durable entre la Charia et la raison, entre l’originalité et la modernité, entre la sagesse et l’innovation, et entre les mots et les actes.”

Des chercheurs et des pionniers de la finance islamique au Qatar et à l’étranger ont participé à cette conférence.