S.E. Prof. Koutoub Moustapha Sano, Secrétaire Général de l’Académie, a prononcé le discours d’ouverture de la Conférence Internationale de l’Université Al Qasimia intitulée “L’investissement dans l’or: Pratiques et défis: Une vision économique de la Charia”. Placée sous le patronage de son Altesse le Cheikh Dr. Sultan bin Mohammed Al Qasimi, membre du Conseil suprême des Émirats arabes unis et dirigeant de Charjah, la conférence a eu lieu le mercredi 17 Chawal 1446, correspondant au 16 avril 2025, à Charjah, aux Émirats arabes unis.
Lors de la séance d’ouverture, Son Excellence a commencé son discours en déclarant : “Tout d’abord, j’ai le plaisir de vous transmettre les salutations de votre estimée organisation, l’Académie internationale du Fiqh islamique, de sa présidence, de ses membres, de ses experts et de ses affiliés, et d’exprimer notre profonde gratitude aux dirigeants et au peuple des Émirats arabes unis pour leur soutien continu à l’Académie, en particulier à l’Émirat de Charjah, l’Émirat de la science, de la pensée, de la culture et de l’héritage. Nous les remercions également d’avoir parrainé cette conférence opportune et cruciale sur un domaine essentiel et significatif. L’investissement dans l’or est l’un des domaines les plus importants de l’investissement sûr et fiable, que l’Islam, des siècles avant les économistes et les érudits financiers, a encouragé par le biais de l’achat et de la vente.
Son Excellence a ensuite abordé les défis auxquels le monde est confronté aujourd’hui : “Il va sans dire que le monde d’aujourd’hui est marqué par une agitation intellectuelle croissante, des crises sociales de plus en plus graves, une volatilité économique de plus en plus grande, des changements géopolitiques sans précédent, des transformations technologiques rapides et des tensions régionales et internationales incessantes. Son Excellence a expliqué que ces crises socio-économiques et ces changements géopolitiques et technologiques sont “les conditions désastreuses et les sombres réalités qui poussent les individus et les nations à investir dans l’or en tant que symbole de richesse et de stabilité, réserve de valeur, moyen d’échange et protection sûre contre l’inflation et le risque, grâce aux qualités uniques qu’Allah lui a accordées, telles que la rareté, le symbolisme et la négociabilité”.
Alors que le monde n’a reconnu que récemment l’importance de l’investissement dans l’or en tant qu’outil stratégique contre les fluctuations monétaires, Son Excellence a fait remarquer que “l’Islam a eu des siècles d’avance en encourageant l’investissement dans l’or et l’argent, en soulignant leur importance. Il a même prescrit des conséquences sévères pour ceux qui les thésaurisent sans les dépenser dans la voie d’Allah, comme l’indique le verset suivant : “O vous qui croyez ! O vous qui croyez! Beaucoup de rabbins et de moines dévorent, les biens des gens illégalement et [leur] obstruent le sentier d’Allah. A ceux qui thésaurisent l’or et l’argent et ne les dépensent pas dans le sentier d’Allah, annonce un châtiment douloureux, le jour où (ces trésors) seront portés à l’incandescence dans le feu de l’Enfer et qu’ils en seront cautérisés, front, flancs et dos: voici ce que vous avez thésaurisé pour vous-mêmes. Goûtez de ce que vous thésaurisiez.» (Coran 9:34-35). Son Excellence a souligné que *”le fait de retenir l’or et l’argent pour la cause d’Allah constitue une thésaurisation, les empêchant de remplir leur objectif divin : la circulation, la croissance, la justice, la préservation et le bien-être des individus, de la société et de la Oumma”
Son Excellence a ensuite développé les ahadith prophétiques qui établissent les règles de la Charia sur l’investissement dans l’or et l’argent, car ils relèvent de la richesse induite par le riba (usuraire). Parmi les hadiths les plus importants figure celui du compagnon Ubada ibn al-Samit (qu’Allah soit satisfait de lui), qui a raconté que le Prophète (que la prière et la paix d’Allah soient sur lui) avait dit : “L’or pour l’or, l’argent pour l’argent, le blé pour le blé, l’orge pour l’orge, les dattes pour les dattes et le sel pour le sel. Quiconque augmente ou cherche à augmenter a pratiqué l’usure, et le donneur et le preneur sont tous deux également coupables”. Son Excellence a souligné que ce hadith et d’autres du même genre exposent les principes clés de la Charia en matière d’investissement dans les richesses usuraires, en particulier l’or et l’argent, notamment la propriété, l’équivalence et l’échange immédiat. Son Excellence a conclu: “Ces trois principes sont primordiaux dans l’investissement dans l’or et l’argent. Toutes les autres pratiques et tous les autres contrats doivent être évalués à l’aune de ces principes: ceux qui s’y conforment sont valables, tandis que ceux qui les contredisent sont rejetés. En substance, ces règles servent de référence pour évaluer les nouvelles méthodes d’investissement dans l’or, en plus d’une constellation de normes éthiques, représentées par l’engagement envers l’honnêteté, la fiabilité, la loyauté, l’intégrité, la justice, la tolérance, ainsi que d’autres vertus morales dont l’investisseur musulman doit se parer à tout moment”.
À la fin de son discours, Son Excellence a exhorté les érudits à se tourner vers les conseils jurisprudentiels sous la direction de l’Académie internationale du Fiqh islamique pour mener un ijtihad collectif et approfondi sur cette question, en clarifiant les règles de la Charia tout en abordant les risques, les mécanismes du marché et les cadres éthico-juridiques.
La conférence a réuni cinquante-quatre participants de plus de vingt pays, qui ont présenté quarante-sept articles évalués par des pairs, examinant l’investissement dans l’or d’un point de vue jurisprudentiel et économique, en mettant l’accent sur la conformité à la Charia, les défis du marché mondial et les cadres réglementaires.
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